25 ans de réclusion requis contre le meurtrier d'un homosexuel  - Assises du Val d'Oise

Assises du Val d'Oise

25 ans de réclusion requis contre le meurtrier d'un homosexuel

"C'est une volonté d'anéantir" : 25 années de réclusion criminelle ont été requises vendredi à l'encontre d'un homme de 22 ans, accusé d'avoir violemment tué un homosexuel au domicile de ce dernier à Jouy-le-Moutier en 2018.

E-llico.com / Actus

25 ans de réclusion requis contre le meurtrier d'un homosexuel
Assises du Val d'Oise

Mis en ligne le 10/09/2021

Tags

Meurtre homophobe Justice

"Ce n'est pas une volonté de le tuer, c'est une volonté de l'anéantir, de le détruire", a déclaré Chloé Audureau, avocate générale devant la cour d'assises du Val-d'Oise, jugeant le jeune homme pour assassinat. La magistrate a évoqué "onze coups portés à l'aide d'un objet tranchant" et "un nombre de lésions difficilement quantifiable" retrouvés sur la victime, un chef comptable de 55 ans qui baignait dans une mare de sang, dans le pavillon où il vivait seul depuis son divorce en 2008.

Avant de requérir 25 années de réclusion criminelle, assorties d'une peine de sûreté des deux tiers, Chloé Audureau a dénoncé "un récit (de l'accusé) manifestement pollué" par ce qu'il s'est convaincu d'avoir fait. "Au moment des faits, il n'est nullement possédé comme il le dit aujourd'hui, mais très organisé, rationnel", a-t-elle soutenu.

La veille, l'accusé avait dit avoir entendu une "voix" qui avait "crié 'tue-le c'est un démon'" lors de l'agression. Agé de 18 ans au moment des faits, il a reconnu l'agression, mais nie avoir voulu tuer la victime, rencontrée une première trois semaines avant, via un site de rencontres principalement utilisé par la communauté gay.

Selon les experts psychiatres et psychologues, il est tourmenté par un intense questionnement sur son orientation sexuelle, qui pourrait avoir provoqué son agressivité. Ils ont également évoqué une éventuelle altération de son discernement, sans conclure à son irresponsabilité pénale.

Pour l'avocate des parties civiles, Caty Richard, la "volonté de croire à la folie" s'inscrit dans une "stratégie de défense". "On a tous envie de s'accrocher à ça. Même pour nous, ça aurait pu être rassurant", a plaidé l'avocate. "Ce qui nous gêne c'est qu'on a le sentiment d'une instrumentalisation".

Dans sa plaidoirie, Me Richard a évoqué une "trajectoire criminelle" de l'accusé, également mis en examen pour extorsion et tentative de meurtre dans une autre affaire concernant les agressions de deux homosexuels rencontrés sur le même site. Il avait déclaré avoir ciblé des homosexuels pour se venger d'une agression sexuelle subie durant l'enfance. "La société pleure le constat que toutes les avancées pour la normalisation de l'orientation homosexuelle ne suffisent pas à enrayer le rejet de l'homosexualité par certains", a déploré l'avocate générale.

Le verdict est attendu dans la soirée.

Rédaction avec AFP


> PUBLICITE <

Retrouvez les archives d'Illico / E-llico.com.

Plus 40.000 articles de la rédaction retraçant la vie de la communauté LGBT dans les domaines politique, sociétal, culturel et sanitaire de 2001 à 2022.

Tapez un mot-clé exprimant votre recherche dans le moteur de recherche ci-dessus.