Erik Rémès se glisse dans la peau du cannibale de Rotenburg pour son nouvel ouvrage. Il s'inspire d'un fait divers "monstrueux" pour nous livrer un récit captivant. Loin d'un document sur l'affaire de cannibalisme homosexuel - même si le livre se base sur une documentation importante - "Kannibal" remonte le passé d'Armin Meiwes, rebaptisé Ralf M., pour tenter de saisir comment un enfant élevé par une mère castratrice a développé ce fantasme, au sens le plus fort du terme, de dévorer son amant.
"Kannibal" raconte, plus qu'il ne cherche à expliquer, la genèse de cet acte fou. Erik Rémès épouse le destin de son "héros" monstrueux et s'affranchit de la morale dominante pour nous inviter à le suivre dans cette folie et y trouver une trace de l'amour.
L'écriture, puissante, nous entraîne dans ce tourbillon hors norme. "Kannibal" aspire son lecteur au delà du tabou extrême et le transporte au coeur d'une histoire d'amour innommable et proscrite.
Il sera reproché à l'auteur de jouer, une fois encore, avec le scandale et la provocation. Lui parle de liberté et son "Kanibal" trouble au plus profond qui accepte de l'entendre.


"Kannibal". Erik Rémès. Editions Blanche.