Au procès des violences contre des Femen, les dénégations des prévenus - Mariage gay

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Au procès des violences contre des Femen, les dénégations des prévenus

Plusieurs hommes jugés à Paris pour des violences contre des membres du mouvement féministe Femen lors d'une manifestation de catholiques opposés au mariage homosexuel en 2012 ont nié mercredi les avoir commises, au premier jour de leur procès.

E-llico.com / Actus

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Mis en ligne le 18/01/2018

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Huit prévenus, dont plusieurs sympathisants d'extrême droite, sont jugés jusqu'à vendredi par le tribunal correctionnel pour "violences volontaires". Tous étaient présents mercredi, sauf le plus connu d'entre eux, le militant d'extrême droite Logan Djian, détenu dans un autre dossier.

Trois "Femen" avaient pris place sur le banc des parties civiles. "J'ai été très traumatisée", a résumé l'une d'elles, Sarah Heulin.

Le 18 novembre 2012, neuf militantes du mouvement ukrainien, suivies par l'essayiste Caroline Fourest et une photographe, s'étaient invitées à une manifestation organisée à Paris par l'institut Civitas, proche des catholiques intégristes, au début de la vague de contestation contre la loi autorisant le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels.

Les Femen avaient fait irruption seins nus et porteurs de slogans tels que "In Gay we Trust" ("Nous croyons en l'homosexualité") ou "Fuck Church", actionnant de petits extincteurs domestiques remplis de poudre blanche et estampillés "Holy Sperm" ("Saint sperme").

Les intruses avaient été violemment prises à partie, frappées et pourchassées par des manifestants. Des suspects avaient été identifiés en croisant les témoignages des victimes et des images de la manifestation. Un des prévenus interrogés mercredi a reconnu et "regretté" avoir uniquement giflé Caroline Fourest. Quatre autres ont expliqué avoir tenté de repousser les militantes mais nié avoir porté des coups dont les accusent les victimes.

Les Femen ont fait irruption "dans une tenue nue, avec des symboles un peu insultants pour les catholiques", "un acharnement" contre "les symboles du catholicisme, la Vierge Marie, la religieuse, la pudeur", a raconté l'un des prévenus, boucher de profession et membre du service d'ordre de Civitas dans la manifestation.

Les manifestants, dont le message n'était selon lui "pas homophobe", ont "pris ça comme une persécution", a-t-il estimé. Il fallait donc "les éloigner" et "elles ont résisté", a-t-il poursuivi, "mais ce n'était pas dans mon intérêt d'être agressif". "Je n'ai pas porté de coups, j'ai voulu les repousser", a assuré un autre prévenu, un colonel de l'armée de terre qui affirme qu'il s'était trouvé là par hasard ce jour-là. Selon lui, l'affaire lui a coûté un poste de commandement qui lui était promis et valu une retraite anticipée.

Alors que des avocats avaient interrogé certains prévenus sur leur opinion sur le mariage homosexuel, la présidente a recadré les débats, rappelant qu'étaient jugées ici des "violences" et non des idées. En début d'audience, le conseil d'un des prévenus, Me Frédéric Pichon, avait demandé la nullité de la procédure, la jugeant "partiale" puisque le parquet, qui aurait dû selon lui poursuivre également les Femen pour "violences", ne l'a pas fait. Le tribunal se prononcera sur cette demande en rendant sa décision, qui sera mise en délibéré à plusieurs semaines.

(Source AFP)

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