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Au procès d'un viol punitif, les séquelles, comparables à celles d'un traumatisme de guerre

Au deuxième jour du procès d'un homme de 24 ans accusé d'avoir violé une jeune femme lesbienne, des experts ont dépeint vendredi à Bobigny les conséquences pour la victime, "comparables à celles d'un traumatisme de guerre".

E-llico.com / Actus

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Mis en ligne le 06/03/2020

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"Symptomatologie traumatique majeure", "peur de tout", "flashbacks", "troubles du sommeil" : en larmes, Jeanne (prénom modifié), 34 ans, a écouté les compte-rendus des expertises effectuées par deux psychologues quelques mois après les faits, survenus au petit matin du 8 octobre 2017 à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis).

Cette nuit là, après avoir rencontré un garçon "sympathique" place de la République à Paris, la jeune femme rentre avec lui chez elle. Alors qu'elle change d'avis et refuse d'avoir un rapport sexuel avec lui, elle raconte avoir soudain "lu la haine dans ses yeux". Il la viole et la frappe pendant près de deux heures après lui avoir lancé : "Ah tu kiffes les filles? Je vais te faire kiffer". Et finit par partir, après lui avoir dérobé sa carte bancaire et une bague.

Décrite comme "une personnalité solide, très ancrée dans la réalité", cette jeune femme "passionnée par les arts", "d'une intelligence très supérieure à la moyenne", est devenue "une femme phobique, dans l'évitement permanent", a décrit la psychologue à la barre. "On peut comparer ça au traumatisme des anciens combattants, qui subissent les traumatismes de la guerre", selon les mots de la deuxième psychologue.

Dans le box, l'accusé, qui nie les faits en bloc malgré les nombreux éléments à charges, a déclaré : "Ça me fait des chocs". "Si ce qu'elle (Jeanne, ndlr) dit est vrai, c'est horrible", a-t-il dit. Souvent agressif face aux questions du président de la cour d'assises, ce jeune homme au parcours chaotique, décrit par les experts comme "égocentrique" et "intolérant à la frustration", a répété "souffrir" et "vivre un cauchemar".

L'expertise médicale, effectuée quelques heures après les faits, avait relevé de "très nombreuses plaies sur l'ensemble du corps" de Jeanne, "une perforation du tympan" et des ecchymoses au niveau du cou et du thorax. Vingt jours d'incapacité totale de travail (ITT) lui avaient été accordés.

La cour devra déterminer ce vendredi si l'accusé, déjà condamné pour vol avec violence et trafic de drogue, et connu de la police pour des faits d'agression sexuelle, est coupable. Et retenir ou non la circonstance aggravante du viol "en raison de l'orientation sexuelle".

Rédaction avec AFP

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