Début du procès pour pornographie d'une militante féministe et LGBT - Russie

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Début du procès pour pornographie d'une militante féministe et LGBT

Le procès d'une militante féministe et LGBT russe, accusée de "diffusion de pornographie" pour avoir partagé des caricatures, a commencé ce lundi, a indiqué sur son site le tribunal jugeant l'affaire.

E-llico.com / Actus

Début du procès pour pornographie d'une militante féministe et LGBT
Russie

Mis en ligne le 12/04/2021

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Russie Pornographie Homophobie

Ioulia Tsvetkova, 27 ans, encourt jusqu'à six ans de prison pour"fabrication et diffusion illégale de matériaux pornographiques" sur internet. Le procès, qui se tient à Komsomolsk-sur-Amour (Extrême-Orient), se déroule à huis clos car, officiellement, des images pornographiques y seront présentées. Dans ce cadre, la jeune artiste n'a par ailleurs pas le droit de communiquer sur le contenu de l'accusation.

Ses soutiens affirment qu'elle est poursuivie pour avoir publié en 2019 des dessins de femmes nues ou dénudées sur le réseau social russe VKontakte. "Les femmes vivantes ont des poils sur le corps, et c'est normal!", indiquait la légende d'une de ces images montrant une femme nue avec des poils sur les jambes et le pubis. D'autres dessins, dans le cadre de ce projet intitulé "La femme n'est pas une poupée", montraient une femme "avec du ventre, et c'est normal!" ou une autre avec des rides.

Ioulia Tsvetkova est dans le viseur des autorités russes depuis 2019. À deux reprises, elle a été condamnée à une amende pour des oeuvres considérées comme enfreignant une loi controversée qui punit la "propagande homosexuelle".

En juillet dernier, une enquête la visant a été ouverte pour le même motif, après la publication d'un message hostile à la révision constitutionnelle voulue par le président Vladimir Poutine. L'un des amendements, approuvés lors d'un vote national, définit le mariage comme "l'union d'un homme et d'une femme" uniquement.

Lundi, sa mère, Anna Khodyreva a dénoncé auprès de l'AFP la tenue du procès à huis clos, auquel elle n'a pas pu assister. "Tout est fait pour nous ayons le moins d'informations possible". Dans un communiqué, l'ONG Amnesty International a dénoncé ce vendredi des "accusations ridicules et infondées" et a appelé la Russie à cesser "de viser les féministes, et d'autres militants LGBTI".

Rédaction avec AFP


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