Jean-Louis Touraine, le député-médecin pro-PMA, pro-GPA <I>en marche</I> rapide - Portrait

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Jean-Louis Touraine, le député-médecin pro-PMA, pro-GPA en marche rapide

Issu des rangs du PS avant d'être marcheur, le député Jean-Louis Touraine, corapporteur du projet de loi bioéthique, est un éminent professeur de médecine, engagé de longue date sur les sujets sociétaux, et qui pousse aux ouvertures.

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Jean-Louis Touraine, le député-médecin pro-PMA, pro-GPA en marche rapide
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Mis en ligne le 27/07/2020

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PMA pour toutes Projet de loi Jean-Louis Touraine

Cravates bariolées et moustache blanche, l'élu du Rhône de 74 ans au ton toujours courtois en est à son troisième mandat depuis 2007. Fort de son expérience et de son expertise médicale, il ne rechigne pas à prendre des positions à rebours du gouvernement ou de ses collègues de la majorité. Sous cette législature, Jean-Louis Touraine a été d'emblée en pointe sur la bioéthique, sujet auquel il a consacré récemment un ouvrage, "Donner la vie, choisir sa mort".

Il avait déposé dès septembre 2017 une proposition de loi ouvrant la possibilité d'une "assistance médicalisée active à mourir". Aux avant-postes sur la bioéthique, il a aussi été rapporteur de la mission d'information qui avait préconisé dès janvier 2019 des changements majeurs.

Un choix qui avait suscité "des remous en interne" au sein du groupe majoritaire, certains reprochant à cet élu "pro-PMA, pro-GPA, pro fin de vie" de manquer "d'humilité" et d'avoir déjà des réponses définitives.

A l'automne 2019, en première lecture du projet de loi bioéthique ouvrant la procréation médicalement assistée à toutes les femmes, il avait notamment défendu en vain l'autorisation de la PMA post-mortem, ou l'accès à la PMA pour les personnes transgenres. Il avait aussi obtenu - très provisoirement - la reconnaissance automatique de la filiation d'enfants conçus par GPA (mère porteuse) à l'étranger.

Après un vote qualifié de "couac" par le patron des députés LREM Gilles Le Gendre et qui avait suscité la colère dans les rangs de LR, l'Assemblée nationale était revenue sur cette mesure. En commission pour la deuxième lecture fin juin, Jean-Louis Touraine est revenu à la charge en plaidant qu'il fallait "progresser encore davantage dans la direction de l'humanisme, de la justice, de l'égal accès à la parentalité".

Dans un récent entretien au magazine Têtu, il a déploré un exécutif "un peu frileux" sur certaines avancées, critiquant aussi les conservateurs qui "sont restés bloqués au début du XXe siècle". Il a notamment soutenu l'autorisation du don d'ovocytes dans un couple de femmes, si l'une d'elle souffre d'infertilité (technique dite ROPA). Mais le gouvernement est contre. -

Electron très libre

Le député Guillaume Chiche, qui partage ses idées progressistes, salue un "parlementaire à part entière" avec "une boussole politique profondément humaniste", regrettant qu'on cherche parfois "à le caricaturer". "Il se bat sur chacun des points auquel il croit, c'est salutaire pour nos débats", estime le député qui a rejoint le groupe EDS après avoir été l'un des chefs de file LREM sur le projet de loi bioéthique.

En première lecture, Jean-Louis Touraine s'était attiré des piques de l'opposition pour ses "élans libertaires". Aujourd'hui encore, Thibault Bazin (LR) lui reproche d'avoir tendance à "électriser les débats". "Sous des abords bonhomme, des signes d'intolérance sont perceptibles" chez cet "ultra-progressiste", affirme-t-il. C'est "un électron plus que très libre, qui inquiète jusque chez les siens parfois", ajoute son collègue Philippe Gosselin.

Fils de médecins, né le 8 octobre 1945 à Lyon, Jean-Louis Touraine est spécialiste d'immunologie, des greffes et du sida. En 1976, il a notamment réalisé la première greffe mondiale de foie foetale suivie de succès. Auteur de "Hors de la bulle", un ouvrage sur les enfants privés de défense immunitaire, il préside aussi l'association France Transplant depuis près de 25 ans.

Côté politique, sa première victoire remonte à 1989, lorsqu'il est élu conseiller municipal. En 1995, il devient maire du VIIIe arrondissement de Lyon et vice-président de la communauté urbaine du Grand Lyon. En 2001, il est nommé premier adjoint de Gérard Collomb, après la conquête de la mairie par le socialiste. Il le restera pendant près de 15 ans. Mais il a déploré un "effondrement" des valeurs de son ancien camarade en mai, après son alliance avec la droite pour les municipales.

Rédaction avec AFP

 

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