La charia ne criminalise pas les personnes selon leur identité sexuelle, soutient un ministre - Brunei

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La charia ne criminalise pas les personnes selon leur identité sexuelle, soutient un ministre

La charia ne criminalise pas les personnes en fonction de leur identité sexuelle, a assuré vendredi devant l'ONU un vice-ministre des Affaires étrangères du Sultanat de Brunei, pays qui vient d'adopter un nouveau code pénal punissant l'homosexualité de lapidation.

E-llico.com / Actus

La charia ne criminalise pas les personnes selon leur identité sexuelle, soutient un ministre
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Mis en ligne le 13/05/2019

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La délégation du Brunei présentait la situation des droits humains dans son pays au cours de l'Examen périodique universel (EPU) devant le Conseil des droits de l'homme, un examen auquel doivent se soumettre tous les pays membres de l'ONU tous les cinq ans.

A cette occasion, le vice-ministre des Affaires étrangères du Brunei, Dato Erywan Mohn Yusof, a expliqué que "l'ordonnance relative au Code pénal de la charia ne criminalise pas le statut d'une personne en fonction de son orientation sexuelle ou de sa croyance, et elle ne les victimise pas non plus".

Interrogé sur ses propos par de nombreux diplomates occidentaux, Dato Erywan Mohn Yusof a par la suite expliqué que si "l'acte est criminalisé", c'est pour "veiller à ce que de tels actes soient limités à l'espace privé où leurs droits à la vie privée sont respectés", afin de "protéger la religion, la tradition" existantes au Brunei.

"Toute personne qui a vécu dans le pays ou l'a visité peut attester que la torture et la cruauté contre des individus ou des groupes sont inexistantes", a-t-il assuré.

Ces propos sont tenus alors que le petit Etat de Brunei a instauré début avril un nouveau code pénal prévoyant la condamnation à mort par lapidation pour punir l'homosexualité et l'adultère, une législation d'inspiration islamique qui a suscité une vague d'indignation de l'ONU, d'ONG, de personnalités et de gouvernements.

Le sultan (photo) de ce petit Etat riche en hydrocarbures situé sur l'île de Borneo a assuré dimanche que le moratoire sur la peine capitale s'appliquerait aussi pour les condamnations à mort par lapidation en cas d'homosexualité et d'adultère.

M. Yusof a réaffirmé vendredi à l'ONU cet engagement. Malgré ces propos, un grand nombre de pays occidentaux ont fait part de leurs vives inquiétudes face à l'instauration du nouveau code pénal, estimant qu'il introduisait des "peines cruelles et inhumaines".

Le Luxembourg a demandé que les déclarations du sultan sur le moratoire soit suivies de "garanties concrètes", tandis que les Etats-Unis, saluant l'annonce du sultan sur la prolongation du moratoire, ont appelé le gouvernement à y "donner suite".

Brunei, dont la population est majoritairement musulmane, dispose d'un double système judiciaire, avec d'une part des tribunaux civils et de l'autre des tribunaux islamiques qui traitent notamment d'affaires de mariage et d'héritage.

"Ce système est unique en son genre et maintient un système judiciaire qui respecte les droits de la défense et les principes d'équité et de justice. Il permet également de protéger la société et la communauté contre la criminalité et à préserver la moralité de la société", a relevé M. Yusof.

Rédaction avec AFP


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