Loire-Atlantique
La Manif pour Tous place les enseignants sous surveillance
La Manif pour Tous de Loire-Atlantique place les enseignants sous surveillance. L'organisation a envoyé un courrier aux chefs d'établissement du département dans lequel elle se dit "vigilante" sur le choix des enseignants en matière de manuels scolaires ou d'éducation sexuelle.
E-llico.com / Actus
La Manif pour Tous place les enseignants sous surveillance
Loire-Atlantique
Mis en ligne le 06/09/2014
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Selon une information de France Bleu Loire Océan, "La Manif pour Tous de Loire-Atlantique" a écrit cet été à plus d'un millier de chefs d'établissements publics et privés de ce département.
Dans un courrier, le mouvement anti-gay exprime sa "vigilance accrue" quant "aux ouvrages que vont manier nos enfants par votre biais, par rapport aux spectacles qui vont être donnés, aux films, à tous les outils pédagogiques parce qu’on dénonce cette théorie du genre qui pour nous est un mensonge".
Un langage qui fleure bon la menace même si le porte-parole du collectif, France de Lantivy refuse ce terme.
"C'est une initiative locale, dans le cadre de notre action de veille pour lutter contre les avancées de la 'théorie du genre' à l'école. On ne veut pas de théorie qui promeut l'indifférenciation des sexes", a expliqué à l'AFP France de Lantivy qui s'est défendu d'une quelconque pression mise sur les enseignants: "Ce n'est pas du tout l'esprit de la lettre."
Du côté des chefs d'établissement, on réagit mal à ce courrier, qualifié d'"inédit" par Thierry Chouquet, principal du collège Salvador-Allende de Rezé près de Nantes et membre du syndicat départemental des chefs d'établissements de l'UNSA-Education 44 qui a le sentiment "d’être sous une éventuelle surveillance en dehors de tout cadre légal".
"Les enseignants n’ont pas à être sous surveillance, a répliqué William Marois, le recteur de l’académie de Nantes. Ils enseignent les principes de la République, loin des fantasmes développés dans ce courrier par quelques groupes".
"Le fait d'écrire aux écoles en disant, nous parents, nous veillons à ce qui est dit aux enfants sur des questions très intimes, très personnelles, ça ne me choque pas," a réagi auprès de l'AFP la présidente de la Manif pour tous, Ludovine de la Rochère, "dans la mesure où la tonalité du courrier est aimable et respectueuse, ouverte au dialogue". Si elle n'avait pas encore pris connaissance du contenu du courrier dans la matinée, elle a regretté qu'il ait été "instantanément pris comme étant agressif de la part des chefs d'établissement."
(Avec AFP)