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La réduction de la durée d'abstinence imposée aux homosexuels, un premier pas pour les associations

La réduction de la durée d'abstinence imposée aux homosexuels souhaitant donner leur sang est "un premier pas" pour les associations LGBT, mais les inégalités persistent, soulignent-elles.

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Mis en ligne le 18/07/2019

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"On passe de 12 mois à 4 mois d'abstinence, c'est un premier pas mais qui reste insuffisant", estime Catherine Michaud, élue de Paris et présidente de GayLib, pour qui "c'est bien le comportement à risque ou non du donneur qui doit être observé, et non l'appartenance à une population réputée à risque ou pas".

Pour AIDES et l'Association française des hémophiles (AFH), cette réduction de la période d'abstinence est une "évolution garante de la sécurité transfusionnelle". "Ces critères d'exclusion ne constituent pas des motifs de discrimination dès lors qu'ils reposent sur des données scientifiques et une certaine proportionnalité", considèrent les deux associations.

Elles rappellent que "le don du sang n'est pas un droit et qu'il n'a pas à répondre à une demande sociale des donneurs mais aux besoins des receveurs". "Pour la communauté des personnes vivant avec une maladie hémorragique rare, la sécurité du receveur primera toujours. Le surrisque, même minime, n'est pas acceptable", selon Nicolas Giraud, président de l'AFH.

"L'exclusion de certains candidats au don du sang vise à réduire le plus possible les risques de contamination", poursuivent l'AFH et AIDES.

Ces critères, "qui ne concernent pas que les pratiques sexuelles", ont permis "d'éviter toute contamination à VIH via un don du sang depuis 17 ans", notent-elles.

"En 2017 en France, les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) étaient toujours jusqu'à 200 fois plus exposés au VIH que les hétérosexuels et représentaient toujours 41% des nouveaux diagnostics", relèvent ces associations.

Pour Aurélien Beaucamp, président de AIDES, "dès l'entrée en vigueur de la réforme, l'Etat doit engager une évaluation précise de son impact et maintenir la possibilité d'un alignement total des critères entre HSH et hétérosexuels dès lors que de nouvelles données le permettront".

Depuis juillet 2016, les homosexuels peuvent donner leur sang, mais uniquement après douze mois d'abstinence. Ils étaient exclus du don du sang depuis 1983. Pour les hétérosexuels en revanche, il est uniquement exigé d'avoir eu un seul partenaire dans les quatre derniers mois.

Fin juin, cinq associations LGBT avaient d'ailleurs saisi la Commission européenne de cette question, afin que la distinction française fondée sur le comportement sexuel des donneurs soit reconnue comme une discrimination.

"C'est une première étape, c'est plutôt bien, ça veut dire qu'on commence à être entendus", se réjouit à moitié Terrence Katchadourian, secrétaire général de Stop Homophobie. SOS Homophobie a, de son côté, salué mercredi un "pas en avant vers une égalité de traitement".

L'annonce a cependant agacé d'autres associations, comme Homodonneurs, dont le coordinateur Frédéric Pecharman a fustigé "le maintien de la mesure d'exclusion. Quatre mois d'abstinence c'est incompatible avec toute vie conjugale".

Pour ActupienNEs, la mesure est en outre contre-productive. "L'abstinence n'est pas recommandée parce que les gens ne l'appliquent pas. C'est complètement contre productif en matière de lutte contre le VIH et les infections sexuellement transmissibles", affirme Mickaël Zenouda, responsable du pôle Prévention. "Ce qui nous conviendrait c'est une égalité de traitement", ajoute-t-il, souhaitant que les critères d'exclusion soient les mêmes pour les homosexuels et les hétérosexuels.

La réduction de la période d'abstinence sera effective le 1er février 2020 avec un alignement des conditions du don pour les homosexuels sur celles des hétérosexuels, envisagé "à l'horizon 2022".

Rédaction avec AFP


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