La situation de Moussa suscite émoi, soutien et mobilisation - Menace d'expulsion

Menace d'expulsion

La situation de Moussa suscite émoi, soutien et mobilisation

La situation de l'homosexuel guinéen menacé d'expulsion vers son pays, où l'homosexualité est passible d'une peine allant jusqu'à trois ans de prison suscite l'émoi et la mobilisation. 

E-llico.com / Actus

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Mis en ligne le 04/05/2018

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Placé au centre de rétention administrative (CRA) de Nîmes depuis fin mars, Moussa, 28 ans, a été conduit jeudi matin à l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry en vue de son expulsion. Il a ensuite été placé en garde à vue après avoir refusé d'embarquer dans un avion pour Conakry.

"Sa garde à vue a été prolongée et il devrait faire l'objet vendredi d'une comparution immédiate pour soustraction à l'exécution d'une obligation de quitter le territoire", a indiqué à l'AFP une source proche de l'enquête.

Artiste acrobate, il est arrivé en France en 2015 avec une autorisation temporaire de travail et sa demande d'asile a été rejetée en 2017, selon l'association qui a organisé un rassemblement mobilisant une trentaine de personnes.

Moussa affirme que son compagnon a été lynché à mort par sa famille en Guinée, et avoir quitté son pays pour fuir des persécutions contre les homosexuels.

Son expulsion le conduirait "vers une mort quasi certaine", affirmé Aides, qui demande que son dossier soit réexaminé par l'Office de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra).

A ce stade, "on n'a pas été saisi d'une demande de réexamen et on cherche à en savoir plus", a-t-on indiqué à l'Ofpra, rappelant qu'une telle demande est possible après un premier rejet de l'Ofpra, confirmé par la Cour d'appel (CNDA), "si un élément nouveau est versé au dossier".

L'Ofpra "est très mobilisée" et "attentive à protéger les personnes en raison de leur orientation sexuelle, dès lors que celle-ci est avérée et les craintes dans le pays d'origine sont établies", a-t-on ajouté de même source.

Le cas de Moussa suscite une vive émotion sur les réseaux sociaux. "Son compagnon a déjà été assassiné en raison de son homosexualité. Son expulsion serait un scandale", affirmait le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure.

"Il est temps que le gouvernement fasse preuve de l'humanité qu'il évoque si souvent. Messieurs Macron et Collomb, mettez fin à cette procédure", lançait pour sa part Emmanuelle Cosse, ancienne ministre du Logement et ex-présidente de l'association Act-Up.

"La France se doit d’accorder la protection à tous ceux dont la vie est menacée dans leur pays d’origine en raison de leurs opinions ou de leur orientation sexuelle. En tant que Maire de Paris, capitale de l’égalité des droits, je soutiens Moussa", a écrit la maire de Paris sur Twitter jeudi après-midi.

Des rassemblements étaient organisés jeudi dans plusieurs villes de France pour empêcher l'expulsion de Moussa, à Paris, Lille, Marseille, Le Mans, Nantes, Nice, Nîmes, Rennes pour demander "sa 
libération et régularisation immédiate".

La mobilisation prend un relief particulier alors que les députés LREM ont introduit dans le projet de loi asile-immigration un amendement visant à mieux protéger les demandeurs d'asile homosexuels, en excluant de la liste des "pays d'origine sûrs" ceux qui persécutent les homosexuels. La Guinée ne fait toutefois pas partie de cette liste.

(Avec AFP)

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