La Tunisie doit protéger les victimes de violences liées au genre, estime Amnesty - Droits

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La Tunisie doit protéger les victimes de violences liées au genre, estime Amnesty

La Tunisie doit modifier sa législation pour protéger les personnes victimes de violences liées au genre, souvent "sanctionnées et culpabilisées" lorsqu'elles dénoncent les crimes commis contre elles, déclare Amnesty International dans un rapport publié mercredi.

E-llico.com / Actus

La Tunisie doit protéger les victimes de violences liées au genre, estime Amnesty
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Mis en ligne le 25/11/2015

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Tunisie Minorités Homophobie

Bien que considérée comme "le principal pays arabe en faveur de l'égalité des genres", la Tunisie "ne protège toujours pas les femmes qui subissent des violences ni les personnes visées en raison de leur identité de genre, de leur orientation sexuelle ou de leurs relations sexuelles, et ce à cause des failles de la législation et d'attitudes discriminatoires profondément enracinées dans les mentalités", dénonce l'ONG basée à Londres.

Les femmes, les travailleurs du sexe ainsi que les lesbiennes, les gays, les personnes bisexuelles et transgenres ou intersexuées "se heurtent à des obstacles juridiques et sociétaux quand elles signalent les agressions commises", selon ce rapport, résultat d'entretiens réalisés auprès de dizaines de personnes.

L'ONG rappelle ainsi que le Code pénal tunisien permet au violeur d'échapper à des poursuites en épousant sa victime, si cette dernière est âgée de moins de 20 ans, et regrette que "les femmes qui signalent un viol conjugal ou des violences familiales soient poussées à retirer leur plainte pour des questions de honte".

Sans compter que "les victimes craignent les policiers presque autant que leurs agresseurs", car ils rejettent souvent "celles qui osent porter plainte ou remettent sur elles la responsabilité des violences subies". "Les gays et les lesbiennes qui signalent des violences risquent d'être eux-mêmes poursuivis en justice plutôt que leurs agresseurs", les pratiques homosexuelles étant punies de trois ans de prison en Tunisie, relève encore l'ONG, affirmant avoir parlé à "des personnes transgenres qui ont été poursuivies en justice pour atteinte à la morale publique à cause de leur apparence".

Amnesty appelle les autorités à procéder à "une série de réformes audacieuses", notamment à "reconnaître le viol conjugal et empêcher les violeurs et les kidnappeurs d'échapper à des poursuites judiciaires en se mariant avec leur victime adolescente".

La Tunisie devrait aussi "cesser de réprimer pénalement les relations sexuelles entre adultes non mariés consentants" et celles "entre personnes de même sexe", selon l'ONG. Amnesty exhorte enfin la Tunisie à "adopter une législation complète de lutte contre les violences à l'égard des femmes et des filles".

(Source AFP)

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