L'Amérique anti-Trump laisse éclater sa colère à Washington - Etats-Unis / Investiture

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L'Amérique anti-Trump laisse éclater sa colère à Washington

Les rues d'ordinaire très aseptisées du centre de Washington ont été le théâtre de scènes d'émeutes vendredi, lorsque plusieurs centaines de manifestants anti-Trump ont violemment affronté la police, en marge de l'investiture du président américain.

E-llico.com / Actus

L'Amérique anti-Trump laisse éclater sa colère à Washington
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Mis en ligne le 21/01/2017

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Visages masqués par un foulard noir, encapuchonnés ou portant des masques à gaz, entre 500 et 1.000 personnes ont brisé des vitrines et caillassé la police en tenue anti-émeute sur K Street, une artère située à quelques encablures de la Maison Blanche. Les quelque 200 policiers ont tenté de les disperser en tirant plusieurs dizaines de grenades lacrymogènes et usant de gaz lacrymogène. Une fumée âcre prenait à la gorge en milieu d'après-midi sur ces deux pâtés de maison survolés par un hélicoptère de la police, jonchés de poubelles calcinées, de bris de verre, de boîtes à journaux métalliques et de cartouches. Une limousine noire figurait parmi les véhicules incendiés.

"Quatre ans à se battre", pouvait-on lire sur la pancarte brandie par une manifestante masquée, en référence au mandat à venir de Donald Trump, devenu quelques heures plus tôt le 45e président des Etats-Unis. Nombre de manifestants visaient directement Donald Trump, mais une minorité non négligeable semblait s'être agrégée au mouvement tout en ayant d'autres revendications, notamment pour les droits des minorités. -

J'ai peur

A l'instar de Raven Devanney, jeune femme blonde de 19 ans qui reprend son souffle sous un abribus tagué de l'inscription "Nous le peuple", après une charge de la police. "Je suis là pour soutenir les droits des femmes, des musulmans, des personnes de couleur, des immigrants, des homosexuels. Bref, pour conserver tout ce pour quoi on s'est battus cette dernière décennie", assure-t-elle, flanquée d'une casquette "Rendre l'Amérique de nouveau gay", jeu de mot sur le slogan de Donald Trump "Rendre à l'Amérique sa grandeur".

"J'ai peur que Trump ne renverse tout un tas de droits que nous avons acquis", ajoute cette étudiante venue de Boston en réajustant son foulard sur son nez, tout en déplorant les violences du jour.

Les incidents ont conduit la police à procéder à la mi-journée à 95 arrestations. Plus tôt, des affrontements moins violents avaient opposé la police et plusieurs centaines de jeunes manifestants, portant pour nombre d'entre eux vestes à capuche et foulards noirs caractéristiques du groupe Black Block, un mouvement radical et souvent violent. Des vitrines avaient déjà été brisées et des voitures endommagées. "Les dégâts matériels ne me dérangent pas", a expliqué sur place Scout Holiday, 21 ans, une étudiante à l'université du Michigan. "C'est ce qui arrive quand les gens sont en colère, et il y a beaucoup de raisons d'être en colère aujourd'hui".

Honte

Le reste des marches et rassemblements qui ont émaillé la journée d'investiture présidentielle à Washington se sont déroulées dans le calme, si ce n'est quelques invectives verbales entre partisans des deux camps. Sammy Lett, venu en bus du Wisconsin et emmitouflé dans un grand drapeau arc-en-ciel de la communauté homosexuelle, a ainsi résumé les raisons de sa présence dans la capitale: "Tous ceux qui ne sont pas des hommes blancs hétérosexuels ont des raisons d'être inquiets".

Non loin de Pennsylvania avenue, la grande avenue reliant la Maison Blanche au Congrès, des anti-Trump bloquaient le passage aux pro-Trump venus applaudir leur champion. "Honte, honte", criaient les premiers au passage des partisans du nouveau président, pour la plupart coiffés de casquettes ou de bonnets aux couleurs de la campagne Trump. "Je veux joindre ma voix à tous ceux qui s'élèvent contre le racisme, le sexisme, l'oppression sous toutes ses formes et travaillent pour un monde meilleur", a affirmé Nadine Block, une quinquagénaire de Washington.

Daniel, 19 ans, est lui venu de New York protester contre "l'oligarchie" et "pousser le spectre politique américain vers la gauche", a-t-il expliqué, arborant des autocollants en faveur de Bernie Sanders, le rival malheureux d'Hillary Clinton à la primaire démocrate. En milieu d'après-midi, quelques centaines de manifestants faisaient toujours face à la police dans le quartier de la Maison Blanche.

(Source + photo AFP)

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