Le père d'un ado gay qui s'était défenestré à la suite de violences condamné à la prison avec sursis - Nantes

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Le père d'un ado gay qui s'était défenestré à la suite de violences condamné à la prison avec sursis

Un père de famille de Nantes (Loire-Atlantique), âgé de 51 ans, a été condamné jeudi 29 novembre 2018 à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Nantes, pour les "violences" qu’il avait infligées en avril 2017 à son fils après avoir découvert qu’il était homosexuel - violences qui l’avaient poussé à se défenestrer du troisième étage de son immeuble.

E-llico.com / Actus

Le père d'un ado gay qui s'était défenestré à la suite de violences condamné à la prison avec sursis
Nantes

Mis en ligne le 03/12/2018

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Nantes Homophobie Justice

L’homme originaire de République démocratique du Congo (RDC) qui se dit "très catholique", devra aussi verser 500 € de dommages et intérêts à son enfant pour son préjudice moral.

Ce dernier, qui n’avait pas revu son père depuis les faits, est aujourd’hui placé par les services sociaux dans le nord de la Loire-Atlantique.

Le jour des faits, cet agent d’entretien était devenu furieux après avoir découvert que son fils avait consulté des sites internet "un peu bizarres" sur la tablette familiale, et qu’il avait acheté en secret un téléphone portable dont il refusait de lui donner les bons codes d’accès.

Le père de famille aurait alors menacé sa victime de lui donner des coups de tube d’aspirateur ou de lui rentrer un balai dans l’anus. Il lui avait demandé de faire chambre à part avec son frère par peur de "contagion", a expliqué son avocate.

Le jeune garçon s’était également fait raser le crâne d’autorité, sans mousse à raser… Les coupures qu’il en avait gardées l’avaient poussé à porter un chapeau lors de son retour au collège, le lendemain, provoquant les moqueries de ses camarades. Les enseignants, intrigués, avaient alors cherché à en savoir plus et avaient donné l’alerte à la justice.

"On peut féliciter le travail fait par l’Education nationale", a salué Me Emmanuel Geffroy, l’avocat des services sociaux du département de Loire-Atlantique, qui défendait les intérêts de l’adolescent.

Il a préféré sauter du troisième étage plutôt que d’affronter la fureur de son père… 

Devant le juge des enfants, ce père de cinq enfants avait réfuté avoir "frappé" son fils, admettant simplement l’avoir "giflé". "Je peux le faire changer, car il a peur de moi", s’était également dit convaincu le père de famille africain. "Il a toujours une place chez moi, mais pas homosexuel… Chez moi, c’est interdit", a-t-il réaffirmé à la barre. »

"Je ne connais pas la loi privée des maisons individuelles… Moi, la seule loi que je connais, c’est celle du code pénal et elle interdit les violences, qui plus est sur son enfant et en raison de son orientation sexuelle", l’a recadré la procureure de la République, qui avait requis six mois de prison avec sursis et un stage de "responsabilité parentale".

 

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