Les défenseurs des droits des personnes LGBT confrontés à l’homophobie et la violence - Cameroun

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Les défenseurs des droits des personnes LGBT confrontés à l’homophobie et la violence

Les menaces et agressions physiques contre les défenseurs des droits des personnes LGBT au Cameroun ont pris ces dernières années une dimension particulièrement inquiétante, selon la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) qui s'appuie sur un rapport d’associations de défense des droits des homosexuels et des droits de l’Homme.

E-llico.com / Actus

Les défenseurs des droits des personnes LGBT confrontés à l’homophobie et la violence
Cameroun

Mis en ligne le 26/02/2015

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D’après les témoignages et éléments recueillis en 2014 lors d’une mission d’enquête, les violations augmentent en nombre et en intensité, allant parfois jusqu’aux meurtres, et rien n’est fait pour juger leurs auteurs.

Pour les associations de défense des droits des homosexuels et des droits de l’Homme camerounaises à l'origine d'un rapport publié le 25 février, "ce constat d’impunité est d’autant plus amer que dans le même temps les autorités arrêtent et condamnent pour actes homosexuels de nombreuses personnes".

Selon leurs sources, depuis 2011, au moins 28 personnes auraient été condamnées au Cameroun au motif de leur orientation sexuelle, réelle ou imputée.

"Au Cameroun, ceux qui défendent les droits humains des personnes LGBTI sont victimes de la complaisance de ceux qui sont censés garantir le respect de leurs droits et leur sécurité », ont déclaré ces organisations. "La justice, au lieu de faire valoir le principe de l’égalité de tous devant la loi, avalise la répression des LGBTI et de leurs défenseurs". 

"L’homophobie, légitimée par la pénalisation des actes homosexuels et attisée par les déclarations de représentants de certaines autorités politiques et religieuses et certains médias, place les défenseurs des droits des personnes LGBTI dans une insécurité psychologique et physique", déplorent encore les organisations.

Au Cameroun, les actes homosexuels sont pénalisés depuis 1972. L’article 347 bis du Code pénal camerounais prévoit en effet une peine de six mois à cinq ans d’incarcération pour toute personne reconnue coupable de "relations sexuelles entre personnes du même sexe".

Les associations et les ONG ne peuvent pas s’enregistrer sous un nom faisant explicitement référence aux droits des personnes LGBTI.

Les organisations à l'origine du rapport rappellent aussi que le Comité des droits de l’Homme des Nations unies a recommandé aux autorités camerounaises de prendre des mesures immédiates afin de dépénaliser les relations sexuelles entre adultes consentants de même sexe, de manière à mettre sa législation en conformité avec le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. 

En conclusion, elles réitèrent leur appel aux autorités camerounaises à "dépénaliser l’orientation sexuelle et à s’engager dans une véritable lutte contre toutes les formes de discrimination, via des mesures administratives, politiques et légales afin de garantir le respect des droits humains et libertés fondamentales de tous les individus indépendamment de leur orientation sexuelle ou de genre, conformément aux standards internationaux".

(Source FIDH)

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