Les violences homophobes se multiplient   - Kenya

Kenya

Les violences homophobes se multiplient

La violence homophobe se développe dans une région côtière du Kenya selon un rapport de l'association Human Rights Watch publié le 28 septembre.

E-llico.com / Actus

Les violences homophobes se multiplient
Kenya

Mis en ligne le 30/09/2015

Tags

Kenya Droits LGBT Agressions HRW

Des groupes de personnes ont attaqué à plusieurs reprises des gens sur la base de leur identité ou de leur orientation sexuelle dans une région côtière du Kenya, selon l'ONG Human Rights Watch (HRW) dans un rapport de 70 pages publié le 28 septembre.

Dans au moins six incidents survenus entre 2008 et 2015, des groupes de personnes ont attaqué ou menacé des gays, lesbiennes, bisexuels et transgenres ou des travailleurs de santé au service de la communauté LGBT, "sans réaction suffisante de la part des autorités", souligne HRW.

Les agressions contre les personnes LGBT sur la côte du Kenya ont été recensées par Human Rights Watch et PEMA Kenya, une organisation communautaire locale de soutien à aux minorités sexuelles.

"Pour de nombreuses personnes LGBT dans la région de la côte, la sécurité est une préoccupation quotidienne", a déclaré Esther Adhiambo, directrice exécutive de PEMA Kenya. "Bien que le traitement par la police des personnes LGBT se soit amélioré ces dernières années, la discrimination reste un problème majeur. Les personnes LGBT craignent de dénoncer les actes homophobes à la police de telle sorte que les violences continuent en toute impunité", explique-t-elle.

De fait, la réponse des autorités à des lynchages et autres formes de violence anti-gay a été très limitée. La police, même dans les rares cas où elle offre une protection aux victimes, ne procéde à aucune arrestation des personnes ayant participé ou incité à des agressions.

Beaucoup de victimes ne déposent pas de plaintes auprès de la police, estimant que celle-ci ne les aidera pas ou, pire, quelle pourrait les arrêter. Dans plusieurs cas, des personnes LGBT qui ont tenté de déposer des plaintes ont rencontré un traitement discriminatoire de la part de la police.

La loi kenyane prévoit une peine allant jusqu'à 14 ans de prison pour sanctionner les relations homosexuelles.

Le rapport cite le cas de deux hommes arrêtés en février 2015 uniquement sur la base de rumeurs, qui ont été soumis à des examens anaux humiliants afin de "prouver" leur orientation sexuelle. Ces arrestations ont eu lieu dans le contexte d'une chasse aux sorcières anti-gay par des résidents du comté de Kwale. Au moins deux hommes ont été agressés au cours de cette période. Ils ont été tailladés avec des tessons de bouteilles. 

Les violences sur la base de l'orientation sexuelle et l'identité de genre ne constituent pas seulement une violation des droits humains, elle compromet aussi les efforts du Kenya pour faire face à une épidémie de VIH qui est fortement concentrée parmi les populations vulnérables, dont les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes ou les transgenres, ont déclaré les organisations à l'origine du rapport.

Dans plusieurs cas, la violence ou les menaces des résidents et des chefs religieux locaux contre des centres de santé sexuelle les ont contraint de fermer temporairement ou définitivement leurs portes. 

Retrouvez les archives d'Illico / E-llico.com.

Plus 40.000 articles de la rédaction retraçant la vie de la communauté LGBT dans les domaines politique, sociétal, culturel et sanitaire de 2001 à 2022.

Tapez un mot-clé exprimant votre recherche dans le moteur de recherche ci-dessus.