"PS, la fierté c'est pas son genre", clamait le mot d'ordre de la manifestation "Pride de nuit", qui se voit comme une alternative à la "Marche des fiertés", qui se tiendra le 2 juillet.

Les manifestants, au nombre de 600 selon la police, 3.000 selon les organisateurs, se sont réunis près de la place du Châtelet avant de gagner la mairie du IVe arrondissement via le quartier du Marais, en brandissant des pancartes colorées barrées de slogans comme "PS: Paillettes, mauvaise foi" et scandant "Des droits pour les trans, pas d'état d'urgence" et "Fier, vénère, pas prêt à se taire". 

"Il y a une vraie forme d'hypocrisie du gouvernement, ou de contentement, car ils ont fait le mariage pour tous, alors que ça ne suffit pas", tonne Gwen Fauchois, ancienne présidente de l'association Act up et porte-parole de la manifestation.

"Le PS a été élu pour changer la façon dont les questions de société comme l'homophobie sont traitées mais il y a renoncé. C'est étrange. Ils se retrouvent à être extrêmement fermes sur des lois telles que la loi travail qui ne correspondent pas à ce pour quoi ils ont été élus, mais extrêmement faibles sur ce pour quoi les gens ont voté pour eux", peste-t-elle, confessant un "sentiment de trahison".

"J'ai décidé de concevoir des enfants. Je vais devoir aller en Espagne", regrette Emma, une développeuse de 44 ans, "déçue" par le fait que la procréation médicalement assistée (PMA) n'ait pas été élargie aux couples homosexuels, comme le candidat Hollande s'y était engagé lors de la campagne présidentielle de 2012.

Le gouvernement "autoproclamé socialiste" a produit en mai une loi "liberticide, inégalitaire et fratricide" sur le changement d'état civil pour les personnes transsexuelles, votée à l'Assemblée nationale, mais dont les représentants demandent le retrait, vitupère également Giovana Rincon, la président d'Acceptess-T, une association défendant cette communauté.

Cette manifestation se pose en alternative à la "Marche des fiertés", décalée cette année au 2 juillet afin de permettre aux forces de l'ordre, déjà mobilisées par l'Euro de football, d'assurer la sécurité de la manifestation après l'attaque jihadiste d'une boîte de nuit pour homosexuels à Orlando (Etats-Unis) qui a fait 49 morts le 12 juin.

(Source AFP)