Meurtri, fatigué, mais toujours en colère, Bob Geldof face au sida  - Conférence de Melbourne

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Meurtri, fatigué, mais toujours en colère, Bob Geldof face au sida

Le chanteur et activiste irlandais Bob Geldof a effectué jeudi son retour sur la scène publique en accusant d'indifférence les pays riches et critiquant vertement les nations dotées de lois homophobes.

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Meurtri, fatigué, mais toujours en colère, Bob Geldof face au sida
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Mis en ligne le 24/07/2014

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Dans un entretien accordé à l'AFP en marge de la 20e conférence internationale sur le sida à Melbourne, Geldof a estimé que la maladie pouvait être éradiquée car tous les outils sont à disposition.

"Ca peut se faire", déclare le chanteur en claquant des doigts, peu après avoir reçu une ovation des participants à la conférence, au terme de son discours consacré au sida et à la pauvreté. "Les financements pour éliminer enfin cette 'chose', pour couvrir la dernière partie du chemin, devraient être garantis de manière univoque", martèle-t-il. Mais "parce que ce n'est pas une crise sanitaire mondiale et que cela parait être une maladie gérable désormais, il n'y a pas de pression politique".

Pour les pays riches, le sida "est sorti de l'image radar" car la maladie n'est plus mortelle grâce aux antirétroviraux. "Si les gens mourraient aux Etats-Unis, en France, en Allemagne et au Royaume Uni, je vous assure que vous auriez une pression immense pour remédier à cela. Une énorme partie du budget serait consacrée" à la lutte contre la maladie, ajoute le chanteur, la voix chargée de colère. "Mais comme ça se passe surtout dans les régions les plus pauvres du monde, ça sort de notre image radar, cela semble tellement loin de chez nous".

L'activiste s'en est ensuite pris à la Russie, qui interdit l'information sur les orientations sexuelles, une loi que le chanteur qualifie de "sottise médiévale". "En Russie, les chiffres (sur les infections au VIH) augmentent, une honte de plus à l'actif de Poutine", a-t-il déclaré. "Ce type est vraiment désespérant".

Je sais faire ce genre de trucs

Les lois au Nigéria et d'autres pays africains qui punissent les homosexuels sont l'oeuvre de "directions inaptes tentant de courtiser un soutien populaire", a-t-il ajouté. Il réclame des politiques de fond: "il s'agit de mettre en place des systèmes qui vous aident à gérer (l'épidémie) et qui bénéficieront à l'économie".

Geldof, 62 ans, est devenu mondialement célèbre avec le groupe Band Aid, créé en 1984 pour récolter de l'argent destiné à aider la population en Ethiopie, décimée par la famine. L'année suivante, il organise les deux concerts simultanés Live Aid, à vocation là encore humanitaire.

A Melbourne, le chanteur revenait sur le devant de la scène internationale pour la première fois depuis la mort d'une de ses filles, Peaches Geldof, décédée en avril à l'âge de 25 ans. Elle est morte d'une overdose d'héroïne, selon les conclusions de l'enquête annoncée mercredi.

Interrogé pour savoir s'il lui était difficile de reparaître en public après ce drame, l'activiste a simplement répondu: "non". Et il a écarté d'un revers de la main l'idée qu'il se lancerait à corps perdu dans de grandes causes pour oublier sa douleur. "C'est juste que je sais faire ce genre de trucs", dit-il avec un sourire fatigué sur son visage pâle.

(Source AFP)

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