Etats généraux de la bioéthique
Selon Jean-François Delfraissy, il n’y a pas de consensus sur l’ouverture de PMA à toutes les femmes
Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a remis son rapport de synthèse de la consultation publique des Etats généraux de la bioéthique menée ces derniers mois autour de sujets très sensibles comme la PMA ouverte à toutes les femmes.
E-llico.com / Actus
Selon Jean-François Delfraissy, il n’y a pas de consensus sur l’ouverture de PMA à toutes les femmes
Etats généraux de la bioéthique
Mis en ligne le 05/06/2018
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Comité consultatif national d’éthique PMA
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Le président du CCNE, Jean-François Delfraissy, livre dans Le Monde les premiers enseignements des états généraux de la bioéthique, dont le compte rendu a été publié mardi.
Selon le président du Comité consultatif national d’éthique "il n’y a pas de consensus sur l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes".
"Notre objectif a été de retranscrire de façon neutre ce que nous avons entendu de la part de ceux qui ont participé aux états généraux", explique Jean-François Delfraissy qui convient néanmoins que la synthèse publiée "ne reflète pas le sentiment général des Français".
"Nous ne voulions pas que le débat se passe entre 'sachants'. Ce n’est réussi qu’en partie, déclare Jean-François Delfraissy. Beaucoup de participants, sans être des experts, s’intéressaient déjà aux sujets de bioéthique. Deuxième écueil : sur certains sujets, des positions militantes se sont exprimées. Sur la question de la procréation, elles se sont faites majoritaires. Notre synthèse ne reflète pas l’importance numérique dans l’expression de telle ou telle opinion".
Si la consultation est terminée, les Etats généraux de la bioéthique ne sont pas clos et le processus de réflexion du CCNE se poursuit. Le comité remettra à la rentrée son avis qui comportera ses recommandations dans la perspective de la révision de la loi de bioéthique.
Les Etats généraux de la bioéthique ont été organisés pour aider le gouvernement à rédiger un projet de loi sur la question, attendu au Parlement à l'automne.
"L’absence de consensus ne saurait faire obstacle à cette avancée sociale, aucune mesure ne faisant jamais l’unanimité. Tout le monde a eu l’occasion de s’exprimer, attendre plus longtemps ne ferait qu’attiser des positions inconciliables. Il est maintenant temps d’agir", a réagi SOS homophobie qui souligne l’adhésion d’une majorité de Français et Françaises à cette mesure, selon de récents sondages d'opinion.
"Après des années de report, après des mois de consultations et de propos violents", l’Inter-LGBT demande à ce que soit discuté "dès la rentrée un projet de loi ouvrant la procréation médicalement assistée, avec remboursement, à toutes celles et ceux qui souhaitent essayer de fonder une famille, en assurant la filiation des enfants avec tous leurs parents dès la naissance".
> Un dîner d'hommes autour de la PMA
Le 23 mai dernier, Emmanuel Macron a reçu très discrètement à dîner une vingtaine de personnes pour débattre de l'ouverture de la PMA à toutes les femmes.
Parmi les convives: le père Brice de Malherbe, spécialiste de la bioéthique et codirecteur du département "éthique biomédiciale" du Collège des Bernardins à Paris, le grand rabbin de France Haïm Korsia, la ministre de la santé Agnès Buzyn, le delegué général d’Alliance Vita Tugdual Derville, le président de l’association des familles homoparentales Alexandre Urwicz, le président du Collège national des gynécologues et obstétriciens français François Olivennes, le président du Comité d’éthique Jean-François Delfraissy…