Un candidat d'extrême droite homophobe menace Lula dans les sondages - Brésil / Présidentielle

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Un candidat d'extrême droite homophobe menace Lula dans les sondages

Le député d'extrême droite Jair Bolsonaro, farouche misogyne et homophobe qui veut mater la corruption et la violence, se rêve en prochain président du Brésil: il a déclaré à l'AFP être "pré-candidat" à l'élection de 2018.

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Un candidat d'extrême droite homophobe menace Lula dans les sondages
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Mis en ligne le 13/08/2017

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Malgré des prises de positions très controversées, cet ancien militaire de 62 ans ne cesse de grimper dans les sondages: fin juin, l'institut Datafolha le plaçait en deuxième position des intentions de vote, derrière l'ex-président Lula.

"Je suis pré-candidat à l'élection présidentielle et nous sommes en train de nous préparer de la meilleure façon pour affronter ce défi", a-t-il annoncé jeudi à l'AFP-TV.

Souvent comparé à Donald Trump ou Marine Le Pen, ce fervent catholique au teint hâlé et au regard perçant est le représentant brésilien de la vague nationaliste et ultra-conservatrice qui gagne de plus en plus de terrain à travers le monde.

"Le Brésil a besoin d'un président honnête, un patriote, au sang jaune et vert (les couleurs dominantes du drapeau national) et avec Jésus dans le coeur", a-t-il scandé jeudi soir, lors d'un discours retransmis en direct sur Facebook aux allures de lancement de campagne électorale. "Nous vivons dans le pays de la corruption, l'avenir du Brésil est en jeu", a-t-il insisté.

Horrible petit canard

Pour le moment, il peut seulement se présenter comme "pré-candidat", dans la mesure où la loi électorale interdit toute investiture officielle par son parti d'un candidat avant juillet 2018, trois mois avant le scrutin. "Je ne suis pas le vilain petit canard, je suis l'horrible petit canard", a-t-il ironisé, se vantant presque de ne pas être politiquement correct.

Au Brésil, pays miné par la crise économique, la violence et une corruption endémique, son message fait de plus en plus écho dans une population qui compte 13,5 millions de chômeurs.

Il s'est pourtant bâti une réputation sulfureuse à coup de dérapages aux relents racistes ou homophobes, ainsi que pour son apologie des années de plomb de la dictature militaire (1964-1985).

Ancien parachutiste de l'armée brésilienne, il est aussi un fervent partisan d'une autorisation du port d'armes et du rétablissement de la peine de mort. Certaines déclarations polémiques ont défrayé la chronique, comme quand il a affirmé qu'une députée de gauche ne "méritait pas d'être violée" ou qu'il préférerait voir son fils "tué dans un accident" plutôt qu'homosexuel.

Malgré toutes ces controverses, il est le député qui a obtenu le plus de votes à Rio de Janeiro lors des législatives de 2014, sous la bannière du Parti Progressiste (PP). Il devrait néanmoins être investi par une autre formation, "Patriotas" (Patriotes en portugais).

Dans un sondage publié en juin par Datafolha, Jair Bolsonaro est crédité de 16% d'intentions de vote. Il n'est devancé que par l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva (30%), même s'il est talonné par l'écologiste Marina Silva (15%). -

Dieu au-dessus de tous

Même s'il est député depuis plus de 25 ans, "il parvient à se démarquer de l'élite politique traditionnelle", a estimé pour l'AFP David Fleischer, professeur émérite de l'Université de Brasilia. "Il maîtrise l'art de faire passer ses messages auprès de la population".

Une popularité qui se traduit par un succès grandissant sur les réseaux sociaux: sa page Facebook est suivie par près de 4,5 millions d'internautes, contre 2,3 millions pour Lula. Sur le bandeau du site, il apparaît regardant vers l'horizon, avec le message: "Le Brésil au-dessus de tout, Dieu au-dessus de tous".

Jair Bolsonaro dispose en outre d'un atout de taille: il est l'un des seuls hommes politiques de premier plan dont le nom n'a jamais été cité dans un scandale de corruption.

Lula ne peut pas en dire autant: il a été condamné récemment à 9 ans et 6 mois de prison pour corruption et pourrait être empêché de se présenter à l'élection si la sentence est confirmée en deuxième instance.

Même si l'icône de la gauche et le représentant de l'extrême droite occupent les deux premières places dans les sondages, ils suscitent aussi un fort rejet, ce qui laisse une marge pour l'émergence d'un candidat plus au centre.

(Source AFP)

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