Une femme trans privée de la garde de son enfant par la justice  - Lorient

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Une femme trans privée de la garde de son enfant par la justice

Sandrine Kermorgant, une femme transgenre, parent d'une petite fille, s'est vu refuser la garde de son enfant par la juge des affaires familiales du tribunal de grande instance de Lorient dans une décision rendue le 23 févier dernier.

E-llico.com / Actus

Une femme trans privée de la garde de son enfant par la justice
Lorient

Mis en ligne le 03/03/2015

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Sandrine Kermorgant Lorient Tribunal de grande instance Garde enfant

Le genre de cette femme de 36 ans semble avoir commandé la décision de la juge en charge du dossier.

"Aujourd'hui est sorti de la plume d'une juge aux affaires familiales de Lorient le jugement le plus homophobe et transphobe qui soit et tout ça avec une fierté d'opinion revendiquée Manif pour tous", se désole Sandrine sur sa page Facebook.

Elle cite en exemple une réference faite à Freud dans le jugement. "L’enfant est âgé de presque deux ans, et va entrer dans la période œdipienne. Pour Freud 'c’est un événement majeur dans le développement de la personnalité de l’enfant'", peut-on lire.

Un peu plus loin, la juge s'interroge sur le fait de savoir si "au travers de sa demande de résidence de l’enfant, Monsieur Kermorgant ne cherche pas d’une certaine manière à 'asseoir' sa féminité et comment l’enfant va pouvoir se construire".

Sandrine Kermorgant met en avant les bonnes conditions d'accueil matériel exposées dans sa demande et qui n’ont pas convaincu la juge des affaires familiales de lui accorder la garde de sa fille.

Elle se dit convaincues d'avoir été jugée sur le seul critère de son genre et souligne l'approche hostile de la juge à son égard dont témoigne entre autres l'utilisation de son prénom masculin plutôt que son prénom féminin d’usage. 

La garde de l'enfant revient à l'ex femme de Sandrine, avec qui elle a eu sa petite fille avant de s'en séparer et de rompre leur PaCS en septembre 2014.

Elle n'obtient qu'un droit de visite simple sans droit d’hébergement, à raison de deux fois deux heures chaque mois dans un centre fermé à Lorient déstiné aux rencontres parent-enfant dans des situations de conflits.

Sandrine Kermorgant se plaint aussi d'une expertise psychologique demandée par la juge, ainsi que de sa nouvelle compagne, transgenre elle aussi, expertise qui sera examinée lors d'un jugement en appel au tribunal de Rennes, en septembre prochain.

Sur son compte Facebook, elle écrit: "Pour elle, une personne transsexuelle et homosexuelle constitue un danger pour l’intégrité physique et mentale d'un enfant. J'ai la même considération en ce qui concerne mon droit de visite qu'un violeur d'enfants ou qu'une personne droguée ou alcoolique intentant à la vie de sont enfant".

(Photo compte Facebook Sandrine Kermorgant) 

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