Le nouveau spectacle de Jean-Luc Revol, au théâtre Tristan Bernard.

Après le succès incomparable du Cabaret des hommes perdus, Jean-Luc Revol nous revient avec un spectacle dont le vaudeville n’est que façade. C’est l’histoire d’un acteur au sommet de sa gloire qui doit faire le choix entre sa carrière et sa vie privée. Jusque-là, on est bien dans le vaudeville, mais pas celui de Jacqueline Maillan, plutôt celui de ces auteurs américains qui nous font rire car s’ils décidaient de nous faire pleurer, on ne s’en remettrait certainement pas.
Rions donc, avec Jean-Luc Revol et ses très bons comédiens et qu’il soit dit au moins une fois dans une présentation de ce spectacle que l’homosexualité en est le ressort central, l’homosexualité et sa représentation, sa visibilité, ses conséquences sur nos choix de vie (avec en prime, une lesbienne, c’est rare). Les articles sur le spectacle n’en parlent pas, ou très peu, comme pour faire écho au fond du texte, nous rappeler que pédé ou gouine, pourquoi pas ; mais que l’on cache cela dans sa culotte et sous son mouchoir sauf à mener une vie misérable et marginale.
Les deux étoffes ont leur importance : la culotte comme symbole du désir homosexuel, celui qui fonde l’homosexualité politique ; le mouchoir pour rappeler que le Douloureux problème fait encore parfois très mal. Oui, on en est toujours là, coincés entre notre besoin de vivre notre homosexualité au grand jour et le prix à payer. Celui des places du théâtre Tristan Bernard peut rebuter mais Jean-Luc Revol mérite que l’on aille voir son spectacle qui ne se départit pas d’une grande qualité scénographique.

Avec : Raphaëline Goupilleau, Julie Debazac, Arnaud Binard, Edouard Collin

Du 22 janvier au 27 février 2008
Au Théâtre Tristan Bernard, 64, rue du Rocher 75008 Paris
Adaptation de Jean-Marie Besset

Du Mardi au Samedi à 21h00 + Samedi à 18h00