Nicolas (Michaël Cohen)

Le regard est intense, les gestes élégants. Michaël Cohen prête son physique de dandy fragile à Nicolas, le grand brun, “hétéro le week-end et pédé le reste de la semaine”. Un peu à la manière du François d’Alain Fournier face au “Grand Meaulnes”, il est le narrateur de l’histoire, le narrateur de sa propre vie. Marqué et guidé par sa rencontre avec Bruno, il se laisse entraîner à sa suite dans le tourbillon de ces vingt-sept dernières années. Vingt-sept ans d’épidémie, de tabous, de clandestinité, de combats, de deuil…

Bruno (Nicolas Gob)

Muscles fiers sous un bleu de travail ou corps tordu, usé, meurtri par la maladie : l’investissement physique de Nicolas Gob dans le rôle de Bruno est total. Blond, ouvrier, hétéro : terme à terme, son personnage s’oppose à celui de Nicolas, le complète et l’attire. Bloc de virilité à l’état pur, Bruno atalyse les énergies, les joies et les angoisses de cette chronique sensible des années sida. “Je suis en sursis”, avoue-t-il, comme une synthèse de cette vie en équilibre…