"La meilleure part des hommes" (Gallimard) de Tristan Garcia est une fresque des années 1980 à Paris, époque à laquelle le sida fait des ravages dans la communauté homosexuelle. Né en 1981 à Toulouse, l'auteur n'a pas connu la période dont il parle. Son livre est une pure fiction, à partir de quatre figures emblématiques: Willie et Doumé, deux homosexuels militants, Jean-Michel Leibowitz, brillant intellectuel à la carrière météorique, et Elisabeth, journaliste au quotidien Libération, qui observe et raconte.

"Les années quatre-vingt furent horribles pour toute forme d'esprit ou de culture, exception faite des médias télévisuels, du libéralisme économique et de l'homosexualité occidentale", résume la narratrice.

Oublié l'élan de la gauche au pouvoir, à peine évoquée, l'évolution de la société et les bouleversements internationaux. Pour Tristan Garcia, la décennie 1980 fut avant tout celle du sida, dont on entend parler pour la première fois "sérieusement" en 1981.

Plus que le roman d'une génération, "La meilleure part des hommes" est un portrait de groupe, entre tranches de vie et querelles militantes.

"La meilleure part des hommes" de Tristan Garcia - Gallimard - 300 p. - 18,50 euros