les choix d'E-llico - Festival de Films Gays & Lesbiens de Paris

Festival de Films Gays & Lesbiens de Paris

Les choix d'E-llico

Le quatorzième Festival de Films Gays & Lesbiens de Paris se tient du 4 au 11 novembre 2008. E-llico.com qui est partenaire du festival vous livre sa sélection au sein d'une programmation très dense et très riche. Cette sélection sera déclinée au quotidien tout au long des 8 jours du festival.

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Festival de Films Gays & Lesbiens de Paris

Mis en ligne le 03/11/2008

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Cinéma
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La quatorzième édition du Festival de Films Gays & Lesbiens de Paris 2008 se déroule du 4 au 11 novembre. E-llico.com, qui est partenaire du festival, a sélectionné un évènement par jour (parfois 2) au sein d'une programmation très dense et très riche.
Didier Roth-Bettoni et Florence Fradelizi, les deux programmateurs du festival, ont répondu aux questions d'E-llico.



- 4 novembre : soirée d'ouverture, "Corazones de mujer"

E-llico : Ce film est un des rares à traiter de la place de l'homosexualité dans le monde arabe, en particulier pour des gens vivant en Europe. Le présenter en ouverture du Festival cette année marque une volonté de faire une place particulière à la thématique "Islam et homosexualité" qui est un des axes de l'édition 2008 ?

Didier Roth-Bettoni et Florence Fradelizi : Effectivement, mettre ce film en ouverture du festival est pour nous une manière de donner le ton dès le début de cette édition, en mettant l’accent sur une programmation que nous avons intitulée Kanbrik (Je t’aime), dans laquelle nous avons voulu nous pencher à travers des fictions, un documentaire et une série de courts métrages sur les rapports complexes entre homosexualité et Islam. Mais "Corazones de mujer" présente un autre intérêt : non seulement il pose de manière très pertinente les questions essentielles de la place des femmes et des homosexuels dans le monde musulman mais il le fait sur un ton et sur un mode très généreux et très ouvert. Bien sûr, ce qu’il explore est grave mais c’est fait ici, malgré le peu de moyens dont on bénéficié les réalisateurs, avec une énergie et une empathie vraiment enthousiasmants. C’était très important pour nous de débuter ce festival avec un film qui ait du sens bien sûr, qui porte un regard sur la situation des homosexuels aujourd’hui voire sur des sujets comme l’identité ou le genre, mais aussi qui soit un film porteur d’espoir. "Corazones de mujer" est tout cela.

20h30. Le Rex.

- 5 novembre : Nuit Gay Canal +

E-llico : La famille homosexuelle ou homoparentale a le vent en poupe, en particulier aux Etats-Unis. Toutefois, pourquoi avoir privilégié ce thème par rapport au mariage gay alors que la campagne électorale qui s'achève a notamment été marquée par plusieurs référendums sur cette question ?

Didier Roth-Bettoni et Florence Fradelizi : Le Festival diffuse en avant-première, comme chaque année, la Nuit Gay de Canal +. Pour autant, c’est la chaîne et pas nous qui décide du thème et du contenu de cette Nuit. Ce qui est intéressant cette année, c’est son lien direct avec l’actualité. Au Festival, cette Nuit Gay " spéciale Amérique " est diffusée au lendemain de l’élection du nouveau président américain ! Ce programme est donc le constat d’une situation de la famille en pleine mutation, que le prochain président pourra accompagner ou tenter de freiner selon le choix des électeurs américains. Ceci dit, par rapport à votre question, je ne crois pas qu’il faille opposer l’homoparentalité et le mariage pour les couples de même sexe : dans un cas comme dans l’autre (et les deux peuvent aller de pair), il s’agit d’une révolution de la famille au sens traditionnel. C’est ce que montre ce documentaire : que l’homosexualité au sens très large du terme invente de nouvelles formes familiales.

20h30. Le Rex.

Spéciale Vincent Dieutre


E-llico : Le Festival propose aujourd'hui une programmation spéciale Vincent Dieutre : la diffusion de ses films est aussi l'occasion d'une rencontre avec ce réalisateur. Comment le présenter d'un mot ?

Didier Roth-Bettoni et Florence Fradelizi : Vincent Dieutre fait partie de ces cinéastes à l’exigence artistique très forte qui bâtissent discrètement une œuvre singulière, et dont les films sont peu ou mal diffusés. C’est ce travail entamé depuis près de quinze ans et son premier film, Rome désolée, que nous avons voulu saluer en montrant ses deux nouveaux films (le court métrage "EA2" et "Despues dela Revolucion") et en proposant la redécouverte d’une de ses œuvres précédentes, "Mon voyage d’hiver". Nous sommes vraiment heureux de pouvoir projeter ce travail très particulier qui tient à la fois du journal intime (il parle de cul notamment avec une franchise étonnante, mais aussi de drogue, du temps qui passe, etc.) et de la méditation sur l’art, que ce soit la peinture, la musique… Et c’est encore plus intéressant que nous allons le faire en présence de Vincent Dieutre qui viendra expliquer et détailler sa démarche. Cela aurait peut-être été difficile à faire dans la grande salle du Rex qui ne se prête pas forcément à ce type de cinéma : le fait de bénéficier du Latina, en plein Marais, pour compléter cette année la programmation avec un cinéma différent, nous permet de l’accueillir et de faire découvrir son travail dans les meilleures conditions.

18h. Le Latina.

- 6 novembre : "Soudain, l'hiver dernier"


E-llico : Le retour au pouvoir de la droite populiste en Italie il y a quelques mois et l'échec du projet de statut pour les couples de même sexe semblent faire de ce pays européen l'un des derniers à ne pouvoir sortir de l'emprise de l'Eglise catholique sur les mentalités et la classe politique toute entière. Pourtant, il existe une opposition vivace et même une expression homosexuelle intelligente et audacieuse comme en témoigne Soudain, l'hiver dernier. Le cinéma et la culture sont-ils le seul bastion libre dans ce domaine ?

Didier Roth-Bettoni et Florence Fradelizi : C’est une vraie question que nous allons pouvoir aborder avec Gustav Hofer et Luca Ragazzi, les deux réalisateurs de ce formidable documentaire qui nous font l’honneur de venir présenter leur film qui a reçu un accueil enthousiaste au dernier Festival de Berlin. Car il y a vraiment une exception italienne que soulève ce film : de tous les grands pays de l’Union Européenne, l’Italie est le seul à ne pas offrir de statut aux couples de même sexe. Rien. Ce que montre Soudain, l’hiver dernier, c’est que la droite berlusconienne y est pour beaucoup, mais qu’une large partie de l’opinion publique dépassant les simples rangs conservateurs est complice, et que le Vatican et les lobbies catholiques jouent un rôle central dans cette situation. Ce qui est épatant dans ce film, c’est que s’’il montre clairement les tenants et les aboutissants de ce qui a conduit à l’échec du projet de PaCS à l’italienne (le DICO), il ne le fait pas à partir de grands discours mais à travers l’implication très personnelle, presque intime, de ses deux auteurs. Partis, caméra au poing, raconter la chronique d’une victoire annoncée, ils se rendent vite compte que c’est un fiasco qui est en vue : et cela les bouleverse, et cela tend leurs relations de couple, exacerbe leurs sentiments et leurs émotions. Ils ne comprennent pas ce qui leur arrive, ce qui arrive à leur pays, ils ont envie de baisser les bras, ils ont besoin de réconfort et puis ils ont aussi envie de se battre. Ils racontent cela avec beaucoup d’humour, de pertinence, d’intelligence. C’est un film vraiment brillant : dans ce qu’il montre bien sûr, mais aussi dans la manière dont il le fait. Comme vous le disiez, l’existence d’un film comme Soudain, l’hiver dernier est un signal d’espoir dans le triste paysage italien, le signal que c’est peut-être de la culture que viendra une évolution. Ce n’est pas le seul indice en ce sens : "Corazones de mujer", le film qui fait l’ouverture du Festival, est aussi un film italien, Riparo, qui était présenté ici l’an dernier et qui vient de sortir en salles, aussi. Et il ne faut pas oublier que l’un des cinéastes les plus populaires d’Italie, Ferzan Ozpetek ("Hammam", "Tableau de famille"), est ouvertement gay et que tous ses films à succès parlent très franchement d’homosexualité…

21h. Le Rex.

- 7 novembre : Otto; or, Up with Dead People


E-llico : Bruce LaBruce est l'invité exceptionnel du festival qui présente son nouveau film, "Otto". Sa présence, onze ans après la menace de censure dont il a été l'objet en France, témoigne-t-elle d'une plus grande tolérance artistique ? Sa notoriété le protège-t-elle aujourd'hui de pareille mésaventure ou son cinéma est-il mieux compris et mieux perçu ?

Didier Roth-Bettoni et Florence Fradelizi : Vous faites référence à "Hustler White", qui avait failli être classé X en 1997 lors de sa sortie en salles : je voudrais d’abord signaler que nous proposons de redécouvrir ce film culte lundi à 16 h au Latina. Depuis cette époque, effectivement, les choses ont changé pour Bruce LaBruce. Je ne veux pas dire qu’il est devenu moins sulfureux ou moins provocateur : au contraire, avec des films comme "Skin Gang" ou "The Raspeberry Reich", il est allé plus loin dans l’exploration du lien entre homosexualité et politique, porno et révolution. Dans "Otto" encore, il ne fait pas l’impasse sur les scènes de cul qui ont fait sa réputation. Mais depuis "Hustler White", il faut bien noter qu’aucun de ses films n’est plus sorti dans les cinémas en France ! Et même en DVD, ces films désormais produits en Allemagne ne sont disponibles en général qu’en import. La tolérance est donc sujette à caution même s’il ne faut pas négliger le fait que LaBruce bénéficie effectivement aujourd’hui d’une reconnaissance chez les amateurs de cinéma hype et underground. Mais les choses ont aussi changé parce que son cinéma lui-même a évolué, et que "Otto" en est la meilleure preuve. Dans cette histoire de zombies gay, il fait preuve d’une maîtrise technique qui n’avait jamais été sa priorité jusqu’alors, et il distille une forme de mélancolie qu’on n’attendait pas forcément de lui. Pour toutes ces raisons, et pour bien d’autres encore, c’est un grand honneur et un grand plaisir qu’il nous fait en venant présenter son film au Festival.

20h. Le Rex.

- 8 novembre : Courts-métrages Filles et Garçons

E-llico : Le cinéma court a toujours été un des axes forts du festival depuis sa création. Quelle est la tonalité de la "cuvée" 2008 ?

Didier Roth-Bettoni et Florence Fradelizi : C’est vrai que le Festival a toujours donné une large place au court métrage, parce que c’est un espace d’audace, de recherche, d’invention, et que c’est aussi un lieu d’éclosion de talents. J’ai envie de dire que c’est plus vrai que jamais cette année puisqu’il y a pas moins de sept séances de courts métrages de natures très diverses, représentant la jeune création française (French touch, jeudi à 19 h), les recherches formelles (Corps et âmes, dimanche à 18 h) ou en lien avec des thématiques plus larges au sein du Festival comme celle liée à l’Islam (Kanbrik, dimanche à 15 h). Mais les séances phare, ce sont bien évidemment celles intitulées Côté filles et Côté garçons de ce samedi soir, parce qu’elles offrent en quelques films un panorama très varié et très riche des images des gays et des lesbiennes aujourd’hui. Il y a des comédies délirantes ("It’s in the Genes"), des expériences radicales ("Où se trouve le chef de la prison ?"), des histoires d’amour étonnantes ("Wrestling") ou douloureuses ("Center of the Universe")… On retrouve aussi des réalisatrices dont nous avons déjà suivi le travail les années précédentes (Anna Margarita Albelo avec "La Dinde" par exemple) et des découvertes comme le duo délirant Patricia&Colette, une version française de "French&Saunders". Ces films sont aussi un moyen de faire une sorte de tour du monde du cinéma homo puisqu’ils viennent d’Islande, du Costa Rica, de Grande-Bretagne, des Etats-Unis ou de France bien sûr. Et puis c’est le rôle d’un Festival comme le nôtre que d’offrir une visibilité maximum à ces films, à ces créations parce qu’il n’y a pas beaucoup d’autre endroit où les découvrir, où ils peuvent rencontrer un public. Or ils sont essentiels à la vitalité du cinéma LGBT.

18h30 : Côté Garçons, 20h30: Côté Filles. Le Rex.

Hommages à Keith Haring et Maud Molyneux

E-llico : Pourquoi avoir choisi de rendre hommage à ces deux personnalités très différentes que sont le peintre Keith Haring et la journaliste Maud Molyneux, morte en septembre dernier ?

Didier Roth-Bettoni et Florence Fradelizi : Tout simplement parce que, au-delà de leurs différences, ce sont des figures passionnantes de notre histoire collective. Keith Haring parce qu’il a marqué l’histoire de l’art de la fin du XXè siècle. Maud Molyneux parce que cette grande cinéphile et amateur de mode a été au cœur du bouillonnement culturel et militant des années 70-80. Dans les deux cas, les hommages seront composés d’un film et d’une rencontre avec des personnalités qui les ont bien connues. Jean-Charles de Castelbajac et les artistes Hervé Di Rosa et Bruno Schmidt seront là pour évoquer Keith Haring, ainsi que la réalisatrice Christina Clausen dont le documentaire extrêmement fouillé sera au cœur de cette séance qu’on peut voir comme un supplément à la grande rétrospective Haring qui a eu lieu à Lyon en début d’année avec un succès phénoménal. Quant à Maud Molyneux, outre le film Tam-tam auquel elle/il a participé en 1976, la séance concoctée par Pascale Ourbih, la présidente du Festival, réunira la journaliste Hélène Hazéra, la chanteuse Marie France, Paquita Paquin, etc. Ce devrait être, je pense, deux très beaux moments.

16h : Keith Haring, le Rex, 18h : Maud Molyneux, Le Latina.

- 9 novembre : Les Filles de Paris


E-llico : Parmi les thèmes transversaux du Festival, on remarque les deux séances intitulées Rock & Bad Girrrlz, notamment celle de cet après-midi : Les Filles de Paris. Qu’est-ce qui se cache derrière cette appellation ?

Didier Roth-Bettoni et Florence Fradelizi : On avait envie de montrer que le rock, qui est un territoire qu’on imagine souvent réservé aux mecs, pouvait aussi être investi par les nanas, à la fois sur scène et derrière la caméra, comment les filles vivent le rock et le filment. Ce programme regroupe donc des films de trois réalisatrices : une fiction américaine de Katrina Del Mar, "Surf Gang", des clips d’Émilie Jouvet — qu’on connaît déjà pour son porno lesbien, "One Night Stand", montré au Festival en 2006 — pour "Sunday Luv" ou "Scream Club", et un documentaire de Murielle Iris, "Les Filles de Paris", qui donne son titre à la séance. Ces films font le lien entre les milieux rock underground et lesbiens, ils se situent dans la lignée de la mouvance des Riot Grrrls engagées des années 90, des nanas tatouées, rebelles, sexy. Ils montrent une certaine manière de vivre, d’occuper l’espace, d’inventer des nouveaux codes féminins. C’est très évident pour "Les Filles de Paris" où la réalisatrice s’est intéressée, sur une durée de plusieurs années, aux Flaming Pussy et à leur chanteuse, Christine Guin, ex-résidente du Pulp où elle organisait les soirées In the Garage. On retrouve aussi dans ce film des filles qui ont fait la scène rock et la scène de la nuit, comme Mimi du Pulp, et d’autres de la nouvelle génération : Juliette Dragon, Wendy Delorme, etc.

17h. Le Rex.

Cabaret Pigalle is Back

E-llico : Parmi les choses très intrigantes du programme, il y a ce cabaret interlope organisé au Divan du Monde. A quoi peut-on s’attendre sur la scène de ce Pigalle is Back ?

Didier Roth-Bettoni et Florence Fradelizi : C’est une vraie première pour le Festival, et ça promet d’être une soirée exceptionnelle avec au programme un ensemble d’artistes de la scène interlope, dans le but de recréer l’atmosphère qui existait dans les cabarets mythiques de Pigalle, mais de manière décalée car tous les participants de ce cabaret réinventé sont en lien direct avec le queer. Madame H a réuni pour cela une affiche tout à fait étonnante : Bambi, Monsieur K, The Man Inside Corrine, La Bourette, Monsieur Katia, Chose Chaton, Déborah Dégoût, Drag King Fem Show, Tom de Pékin ou Ocean, drag king berlinois qui est aussi au centre du film Risk, Strech or Die. On voulait créer un événement festif qui fasse le lien entre la scène, l’écran, la musique, le spectacle vivant, l’humour, le queer… On voulait aussi essaimer dans différents lieux de la capitale et faire vraiment un festival très diversifié, à plusieurs facettes. Maintenant, on est tous très impatients d’y assister et nous vous donnons rendez-vous !

Divan du Monde, 75 rue des Martyrs, 75018 Paris
De 20h à 2h. Entrée : 12 € / 10 € avec le Pass Festival.


- 10 novembre : Hommage à Derek Jarman


E-llico : Derek Jarman est des grands noms du cinéma gay européen et international des années 80/90. Le festival programme "Derek", un documentaire inédit sur lui en même temps qu'il présente son chef-d'œuvre, "Edward II". A l'heure où les codes et les esthétiques du cinéma d'avant-garde évoluent si vite, en quoi le cinéma de Jarman demeure-t-il actuel ?

Didier Roth-Bettoni et Florence Fradelizi : Derek Jarman est mort il y a près de quinze ans mais la modernité de son cinéma est toujours aussi frappante : "Edward II", que nous programmons en avant-première de sa ressortie en copies neuves, en est la preuve tant il brasse avec une virtuosité folle des thèmes essentiels comme, pour faire court, l’homophobie. Ce n’est pas pour rien que l’auteur de "Derek", le documentaire que nous programmons, est un des artistes actuels les plus féconds : Isaac Julien, à qui on doit des films comme Looking for Langston ou Young Soul Rebels. Ils partagent nombre de points communs : tous deux sont des artistes multimédias, tous deux sont des inventeurs visuels, tous deux sont aussi des créateurs engagés (dans la lutte contre le sida pour Jarman, dans le combat pour les droits des Noirs pour Julien) et des militants gay. Sachant tout cela, on ne s’étonnera pas que "Derek" ne soit pas un documentaire classique mais bien une œuvre novatrice portée par celle qui fut la muse de Jarman, l’actrice Tilda Swinton. Nous sommes particulièrement fiers d’être les premiers en France à montrer ce film qui fait revivre la personnalité et le travail de Jarman, et de le faire qui plus est en présence d’Isaac Julien qui fait le déplacement à Paris spécialement pour cette séance.

19h. Le Rex.

Sacrés Courts

E-llico : Sacrés Courts met à l'affiche une série de films ultra court sur le thème du sacré. Que faut-il retenir parmi cette dizaine de "micro" films ?

Didier Roth-Bettoni et Florence Fradelizi : D’abord qu’il s’agit d’une démarche très originale puisque ce sont des films créés spécialement pour le Festival ! Chaque année, quelques mois avant le Festival, nous lançons un appel à tous les cinéastes qui le souhaitent en leur proposant réaliser des films de 2 à 4 minutes autour d’un thème. Cette année, il s’agissait du sacré, l’an prochain ce sera l’exotisme. Pour cette édition, nous avons reçu une dizaine de courts métrages qui jouent très librement avec cette idée. Cela donne un espace d’expérimentations et d’expressions vraiment unique, drôle, ludique, impertinent. Un véritable OVNI qui réjouira tous les curieux. Ce sera aussi le cas d’une autre séance elle aussi destinée aux amateurs de recherche cinématographique, d’audace, et de cinéma décalé : la carte blanche que nous avons proposée à l’artiste Pascal Lièvre. Programmée mardi juste avant la soirée de clôture, cette séance intitulée eXtasis s’annonce comme un moment très spécial…

21h30. Le Rex.

- 11 novembre : Clôture, "Donne-moi la main"


E-llico : "Donne-moi la main" doit sortir en salles en janvier prochain. C'est le premier long métrage d'un réalisateur de courts déjà remarqué par le Festival, Pascal-Alex Vincent. C'est un symbole en forme de consécration d'accueillir son
film en clôture ?


Didier Roth-Bettoni et Florence Fradelizi : Oui, tout à fait. C’est une façon de saluer son parcours, mais aussi de rappeler l’importance des courts métrages dans la carrière des jeunes cinéastes. C’est aussi une façon de valider la politique du Festival de programmer beaucoup de courts métrages pour donner une chance à des talents émergents. Et pour s’en convaincre si besoin était, nous avons reprogrammé lors d’une séance au Latina dimanche tous les courts métrages de Pascal-Alex Vincent ! Mais au-delà de cela, nous voulions aussi signaler la réussite de ce film, l’originalité de son sujet (la gémellité), la beauté lumineuse de sa mise en scène, la force des sentiments qu’il brasse… Par beaucoup de biais, ce road-movie qu’est "Donne-moi la main" parle d’homosexualité (l’homoérotisme qui se dégage des deux jeunes et très beaux acteurs qui seront dans la salle en compagnie du réalisateur, l’intensité et la complexité des sentiments entre eux, le rapport à l’autre et à soi, la jalousie…). Mais ce n’est qu’une des pistes de ce film. Le mettre en clôture était ainsi pour nous une manière… d’ouverture vers d’autres horizons.

20h30. Le Rex.

Plus d'infos sur le site du festival : www.ffglp.net.

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