"J'encourage le débat et la discussion", a affirmé John McCain à des journalistes avant d'ajouter en parlant de la pop star: "Je suis heureux qu'elle s'implique".

Lady Gaga a appelé lundi ses fans à manifester contre la loi à la veille d'un premier vote crucial au Sénat sur ce sujet, à Portland, où quelque 5.000 personnes s'étaient rassemblées.

Le rassemblement se tenait dans un Etat, le Maine, dont les deux sénatrices républicaines pourraient pencher vers le camp démocrate sur cette question.

"Le vrai problème c'est le soldat hétérosexuel qui hait le soldat gay", a dit la chanteuse, qui a parlé une vingtaine de minutes.



"Cela aura un impact", a assuré Aubrey Sarvis, le directeur de l'organisation Servicemembers Legal Defense Network, qui soutient l'abrogation de la loi, en évoquant l'intense croisade médiatique de la chanteuse.

Le Sénat américain se prononcera ce mardi dans un vote prévu à 14h15 locales (18h15 GMT) visant à permettre aux élus d'entamer les débats, sur une loi de finance pour le Pentagone contenant des dispositions pour l'abrogation de la loi obligeant les homosexuels servant dans l'armée à cacher leur orientation sexuelle.

Si 60 sénateurs sur 100 votent "oui", cela aura pour effet de mettre fin à l'obstruction républicaine qui ne souhaite pas entendre parler d'abrogation de la loi "Don't ask, don't tell".

John McCain conduit l'opposition républicaine au projet de loi en l'état, car il dit craindre des répercussions sur "l'efficacité au combat" de l'armée américaine. Il demande qu'une "étude minutieuse" soit faite avant tout vote sur une éventuelle abrogation et non pas après comme l'envisage les démocrates.

En outre, John McCain a jugé que le débat sur la loi de finance du Pentagone était "politisé" en raison de "Don't ask don't tell".

"Le fait d'utiliser ce projet de loi Défense qui est lié à nos intérêts de sécurité nationale alors que nous sommes au milieu de deux guerres, en vue de faire avancer un programme social pour galvaniser certaines catégories d'électeurs, je pense que c'est répréhensible", a-t-il dit.

Le sénateur démocrate Carl Levin qui défend l'abrogation de "Don't ask don't tell" de son côté a averti que ne pas adopter le projet de loi cette année serait "un vrai coup d'arrêt".

Mis en ligne le 21/09/2010