
Mort de Roland Petit
Emotion du monde de la politique et de la culture
Le chorégraphe français Roland Petit, créateur de plus d'une centaine de ballets, est mort dimanche à Genève à l'âge de 87 ans, un décès qui a suscité l'émotion de la classe politique et du monde de la culture, qui ont insisté sur son éternelle jeunesse et son génie multiforme.
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Mort de Roland Petit
Mis en ligne le 11/07/2011
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C'est l'Opéra de Paris, prévenu par sa femme et muse de toujours Zizi Jeanmaire (en photo avec Roland Petit), ainsi que sa fille Valentine, qui a annoncé la mort de l'un des plus grands chorégraphes français dans la ville où il habitait depuis près de 15 ans.
Né le 13 janvier 1924 à Villemomble (Seine Saint-Denis) d'une mère italienne et d'un père cafetier aux Halles, il était entré en 1933 à l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris, avant de créer son premier ballet dès l'âge de 21 ans.
Au cours de sa carrière, il a sillonné le monde entier : Londres, Hollywood, Moscou, Milan, Berlin, Tokyo, Vienne, Pékin, Séoul... A l'automne dernier, il était à l'Opéra de Paris avec trois de ses plus célèbres ballets, "Le Rendez-vous", "Le Loup" et "Le Jeune homme et la mort".
"A chaque fois qu'il vient, c'est le retour de l'enfant prodigue", soulignait alors Brigitte Lefèvre, directrice de la danse de l'Opéra.
"C'était une très grande personnalité, exigeante, un éternel jeune homme", confiait-elle dimanche. "C'est un enfant de l'Opéra de Paris, mais il a fait aussi revivre le Casino de Paris".
"Il avait une force mentale et artistique énorme, il donnait des leçons de vie, il avait l'art de la transmission, et quand il reprenait une oeuvre de son répertoire, sans arrêt il la requestionnait", ajoute-t-elle.
Pour le ministre de la culture Frédéric Mitterrand, "ses ballets témoignent de la théâtralité et de la sensualité propres à son univers".
Jean-Claude Gaudin, sénateur-maire de Marseille, une ville dont Roland Petit a dirigé pendant 26 ans le Ballet national (BNM), souligne qu'il a su y faire venir "les créateurs les plus prometteurs et les plus célèbres de leur époque".
Pour Jack Lang, ancien ministre de la culture, Roland Petit a "révolutionné l'art du ballet en le portant à des sommets dramaturgiques et théâtraux rarement égalés". "Il savait merveilleusement entrelacer les arts, les traditions et les recherches contemporaines, la musique et le théâtre", relève-t-il.
Bertrand Delanoë, maire de Paris, salue "un artiste ardent et exigeant", "novateur sans être provocateur", et aussi "un grand Parisien" pour qui "notre ville demeurait un repère et un port d'attache". Il sut aussi bien être "un grand directeur de la danse à l'Opéra de Paris" et "faire du Casino de Paris un lieu unique, fait d'irrévérence, de liberté et d'échange", dit-il.
Christophe Girard, son adjoint à la culture, évoque une vie "remplie de rencontres extraordinaires -Serge Lifar, Cocteau, Anouilh aussi bien que Baryshnikov ou Noureev", et note qu'il a "porté la chorégraphie française à un niveau génial".
"Il avait les colères et les passions d'un jeune homme", et "c'est aujourd'hui un jeune homme qui rencontre la mort", ajoute-t-il, en allusion au titre d'une de ses plus belles oeuvres.
Source : AFP