
25 ans après sa mort
Dalida a cherché l'amour toute sa vie, dit son frère Orlando
Il y a 25 ans, le 3 mai 1987, Dalida se donnait la mort dans sa maison de Montmartre. Près d'elle, ces mots griffonnés : "La vie m'est insupportable, pardonnez-moi...". Elle "a cherché l'amour toute sa vie" et n'a pas voulu qu'on lui vole sa mort, témoigne son frère Orlando.
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Dalida a cherché l'amour toute sa vie, dit son frère Orlando
25 ans après sa mort
Mis en ligne le 03/05/2012
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Figure emblématique de la chanson française et icône gay, Dalida s'est suicidée il y a 25 ans.
Adulée de son vivant, la chanteuse, qui a enregistré plus de 2.000 chansons en dix langues et vendu près de 140 millions d'albums dans le monde entier, continue d'être vénérée par un public qui vient se recueillir sur sa tombe à Paris au cimetière de Montmartre, non loin d'une place qui porte son nom.
Le 3 mai 1987, son corps était retrouvé inanimé à son domicile parisien du XVIIIe arrondissement, sur la butte Montmartre : Yolanda Gigliotti avait avalé un cocktail de barbituriques pendant le long week-end du 1er-Mai, dans l'isolement de la magnifique demeure qu'elle habitait rue d'Orchampt à flanc de colline.
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Le public n'a pas oublié Dalida, y compris les plus jeunes générations. Comment expliquez-vous ce succès intemporel ?
Elle était unique. Les diamants sont éternels. Même pour la période disco, Dalida a toujours choisi des chansons avec du sens, qui ne laissent personne indifférent.Dalida continue de susciter de l'amour. Elle a donné elle-même tellement d'amour à son public, qu'en définitive le public lui rend tout cet amour. Elle disait souvent que le seul amant qui lui a été fidèle, c'est son public, et ses enfants ont été ses chansons.
On connaissait son perfectionnisme. Quel était son moteur artistique ?
Dalida a toujours donné la priorité à sa carrière. Elle ne s'est jamais trompée sur le plan artistique. Elle se sentait bien uniquement sur scène. A force de réussir sa carrière, elle a fini par rater sa vie personnelle. A force d'avoir trop donné, elle ne s'est pas protégée. Un jour, Dalida a pris conscience qu'elle se retrouvait seule et sans enfants. Elle a payé la note. Elle disait : "Personne ne volera ma mort. Personne d'autre ne baissera le rideau à ma place". Elle l'a fait. Sa vie a été un opéra qui s'est terminé comme un opéra.
Dalida s'est toujours lancé des défis, dès l'enfance. Pas seulement pour devenir quelqu'un mais aussi psychiquement. Enfant, elle a été confrontée à un sentiment d'abandon. Dalida été malade quand elle était petite. Elle a été obligé de porter des lunettes très tôt et cela l'a complexée. On a été séparés de notre père qu'elle a longtemps détesté.
Quel était la source de son mal-être ?
Dalida a cherché l'amour toute sa vie. Elle l'a trouvé auprès du public. Les dernières années, elle a regretté Lucien Morisse qu'elle a quitté pour un autre amour. C'est le seul homme qui l'avait comprise, disait-elle. Le drame de Dalida est d'avoir toujours recherché l'amour sublime, un homme pour la protéger, pour prendre la place du père. Elle est tombée sur des hommes qui étaient amoureux de Dalida, alors que c'était Yolanda qui avait besoin d'être aimée.
Après Edith Piaf, Gainsbourg et Claude François, vous travaillez sur un biopic cinématographique. Où en êtes-vous ?
Dalida a été la première à devenir un sujet de biopic. C'était pour France 2 il y a quelques années et 13 millions de téléspectateurs avaient suivi les deux parties.
Il n'y avait aucune raison de se précipiter pour le grand écran. Je vous confirme que c'est en cours. Si tout va bien, le tournage aura lieu en 2013 pour une sortie l'année suivante. Ce sera une coproduction franco-américaine. Il est question que Nadia Farès interprète Dalida. Le scénario est à l'écriture. Je vais laisser au réalisateur sa fantaisie, mais je ne laisserai pas passer des choses inexactes. Cela ne sera pas une biographie de A à Z, mais plutôt la photographie d'une époque.
J'ai été le témoin intime de l'histoire de Dalida. Je suis le gardien de sa mémoire. Mon devoir est de ne pas la trahir et de faire toujours les choses avec élégance.
(Propos recueillis par Jean-François Guyot - Source AFP)