La défense des gays, étendard de la diplomatie Obama des droits de l'Homme - Diplomatie

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La défense des gays, étendard de la diplomatie Obama des droits de l'Homme

La défense de la minorité gay est depuis 2011 l'un des axes privilégiés de l'administration Obama dans le domaine des droits de l'Homme, notamment en Afrique où les homosexuels sont la cible d'une dangereuse poussée d'intolérance.

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La défense des gays, étendard de la diplomatie Obama des droits de l'Homme
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Mis en ligne le 28/06/2013

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Dès son arrivée en Afrique , le président Barack Obama a abordé jeudi à Dakar le sujet, pourtant délicat: "Mon opinion est que, quelque soit la race, la religion, le genre, l'orientation sexuelle, face à la loi, tout le monde doit avoir les mêmes droits", a-t-il lancé.

Ce à quoi son hôte et homologue sénégalais Macky Sall lui a répondu que son pays n'était "pas encore prêt à dépénaliser l'homosexualité".

Bouc-émissaires faciles dans des sociétés africaines promptes à dénoncer à tort des moeurs d'importation occidentale, et sous l'emprise croissante des fondamentalistes chrétiens ou musulmans, les homosexuels sont passibles des tribunaux dans 38 pays africains.

L'Afrique du Sud se distingue en garantissant les mêmes droits que les couples hétérosexuels pour le mariage ou l'adoption.

Mais de façon générale sur le continent, les manifestations d'homophobie atteignent "des niveaux dangereux", souligne Amnesty International dans un rapport paru mardi.

Au Cameroun, elle signale la pratique d'un examen anal forcé en cas d'interpellation pour homosexualité réelle ou supposée. Au Kenya, il n'est pas rare que des policiers véreux se prêtent au racket ou de chantage. Sans parler du triste cas de David Kato, ce militant ougandais assassiné à coups de marteau en 2010 après des articles vengeurs à son encontre.

Paradoxalement, là où le code pénal punit les relations amoureuses entre adultes consentants du même sexe, il s'agit généralement de dispositions héritées de l'ère coloniale.

"Dans plusieurs pays, la haine et les préjugés sont attisés (...) souvent par intérêt politique" et "dans beaucoup de pays, ce sont des leaders religieux, parfois influencés par des Eglises basées aux Etats-Unis, qui contribuent au climat de peur et de rejet", souligne Amnesty.

Le rôle de la droite religieuse américaine qui finance ou inspire ces idéologues est l'une des raisons qui poussent la Maison blanche à s'investir dans la protection deshomosexuels africains.

"Rééquilibrer la balance"

"Les Etats-Unis se sentent l'obligation de rééquilibrer la balance", explique la politologue américaine d'origine libérienne, Emira Woods.

"C'est vrai que c'est une stratégie facile et pratique", ajoute-t-elle, interrogée sur la volonté de Barack Obama de faire oublier les errements en matière de droits l'homme, Guantanamo, l'usage controversé des drones militaires, les écoutes.

Mais c'est aussi un discours destiné à répondre aux attentes d'un électorat démocrate qu'Obama a déçu dans d'autres domaines.

"Le mouvement pour les droits LGTBI des gays, lesbiennes et transsexuels est un pan vibrant et croissant du tissu social américain et du parti Démocrate au sein duquel, on reconnaît désormais que les normes acceptées changent au 21e siècle", dit-elle.

Depuis 2011, la promotion et la protection du respect des droits fondamentaux des homosexuels est très officiellement au coeur de l'action diplomatique américaine.

Cela a pris la forme d'un mémorandum présidentiel à tous les services américains à l'étranger et d'un fonds mondial pour l'égalité, conjugué à un intense lobbying à l'ONU et d'une nouvelle politique d'asile accordé aux victimes de persécutions.

L'avocat camerounais Michel Togué, menacé de mort pour avoir défendu les gays et lesbiennes, fait partie des premiers bénéficiaires de cette politique qualifiée encore tout récemment par le secrétaire d'Etat John Kerry de "devoir moral".

"Appeler à bannir les discriminations contre les homosexuels, c'est bien plus direct que de promouvoir la santé ou le plein emploi", observe Michael Bochenek, un dirigeant d'Amnesty. "Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas le faire", ajoute-t-il, et les gouvernements, y compris africains, seraient bien inspirés de réaliser que "cela présente un gain facile".

"Evidemment, la question des droits des homosexuels est déconnectée des questions économiques qui fâchent et de la mondialisation. Elle se limite à la perspective des droits de l'homme", faisait observer il y a quelques temps Virginia Magwaza Setshedi, qui pilote à Johannesburg une association sud-africaine active dans les townships.

"Ce n'est pas plus important que les autres problèmes tels que l'absence d'accès à l'eau, l'absence de logement, etc. Personnellement, je ne sépare pas les droits de l'homme de la justice sociale. Mais le respect des droits des homosexuels n'est non plus une question secondaire", dit-elle.

"Nous avons besoin de l'intervention de la communauté internationale sur beaucoup de sujets, mais s'il y a une chance que cela concerne les droits des gays, il faut en profiter".

(Source AFP)

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