Homoparentales ou recomposées, les nouvelles familles au coeur des séries - Télévision

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Homoparentales ou recomposées, les nouvelles familles au coeur des séries

Mariés avec deux enfants? Tellement daté! Mariage gay, homoparentalité, familles recomposées deviennent presque la nouvelle norme dans les séries télévisées occidentales.

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Homoparentales ou recomposées, les nouvelles familles au coeur des séries
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Mis en ligne le 07/12/2013

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La jeune Talia est fin prête à accoucher. A ses côtés à l'hôpital, non pas un mais deux hommes, qui s'embrassent amoureusement avant de réclamer de porter tous les deux le bracelet du père. "C'est pas le moment de militer !" s'écrie la future maman. Bienvenue dans la série israélienne "Mom and Dads", une parmi tant d'autres à mettre en scène l'homoparentalité.

"La télévision prend le pouls de la société et des évolutions sociétales de manière beaucoup plus réactive, diverse, immédiate que le cinéma", estime Xavier Leherpeur, critique de cinéma français. "C'est plus particulièrement le cas à travers le prisme du mariage gay et de l'égalité entre hétérosexuels et homosexuels", ajoute-t-il.

"C'est clairement les Américains qui abordent le plus le sujet". Alors qu'une vingtaine de pays dans le monde autorisent aujourd'hui le mariage gay sur tout ou partie de leur territoire, dont 16 Etats aux Etats-Unis, la fiction américaine explore tous azimuts ces nouveaux états de la famille, souvent à travers la comédie. Faux documentaire, "Modern Family", diffusée depuis 2009, et qui compte parmi ses fans la famille Obama, décrit le quotidien de trois couples: l'un traditionnel, un autre homoparental et sa fille adoptée, et un sexagénaire remarié avec une Colombienne voluptueuse plus jeune que lui.

"C'est une série très ouverte, qui a permis de montrer plein de types différents de familles, sans pour autant les pointer du doigt", souligne Aurélie Blot, enseignante à l'université de Bordeaux, spécialiste de la famille dans les sitcoms américaines. La "famille traditionnelle parfaite" était au coeur des séries des années 50 et 60 ("Father knows best").

Les chaînes américaines ont introduit des familles recomposées ou noires dans les années 70 et 80. "Nous sommes actuellement dans un cycle où l'on met beaucoup en scène les nouvelles évolutions" des foyers, explique Aurélie Blot. "The New Normal", diffusée la saison dernière aux Etats-Unis, raconte ainsi l'histoire d'un couple gay californien fortuné qui a un enfant grâce à une mère porteuse. 'raconter les transformations de l'époque' "Sean Saves the World", à l'antenne depuis octobre, met en scène un père homo et sa fille adolescente.

Quant à "The Fosters", produit par Jennifer Lopez, il suit un couple de lesbiennes et leurs trois enfants. Les séries américaines ne détiennent pas de monopole. En Grande-Bretagne, par exemple, la série "Threesome" suit un couple hétérosexuel qui a accidentellement un enfant avec un ami gay et essaie de l'élever en trio. "Toutes ces séries nous montrent que ces familles existent, ont les mêmes problèmes", même s'il s'agit aussi de "dédramatiser la situation" par l'humour, souligne Xavier Leherpeur.

En France, la famille homoparentale a été évoquée dans des séries comme "Clara Sheller". Le feuilleton quotidien à succès "Plus belle la vie" a introduit des personnages homosexuels depuis 2005, parlé d'homoparentalité il y a deux ans et mis en scène le premier mariage gay dans une fiction française en juin 2013. C'était seulement un mois après l'adoption de la loi sur les unions entre personnes de même sexe, qui ont représenté depuis 13% des mariages à Paris, selon des données municipales.

"On a essayé de traiter cette question comme tant d'autres. Notre but, c'est de raconter des histoires et de raconter les transformations de l'époque", explique le directeur d'écriture de la série, Olivier Szulzynger. "Au début des années 2000, il y avait une difficulté, à parler d'homosexualité en fiction en France. Cela avait l'air de surprendre qu'un homme puisse embrasser un homme à 20H30", poursuit-il. "Aujourd'hui, on ne pense plus les choses en termes d'homosexualité ou d'hétérosexualité".

"Il faut évidemment confronter les familles aux changements sociétaux. On ne peut pas rester figés en 1980", renchérit Quoc Dang Tran, l'un des directeurs d'écriture de "Fais pas ci, fais pas ça", série française qui met en scène deux familles opposées, l'une classique et à l'éducation rigoriste, et l'autre recomposée et plus laxiste. "Il n'y a pas de sujet tabou. Le tout c'est d'aborder les choses de manière sensible", ajoute-t-il.

(Source AFP)

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