L'ancien couturier de retour avec une revue sensorielle - <I>Mugler Follies</I>

Mugler Follies

L'ancien couturier de retour avec une revue sensorielle

Transformistes et créatures ambigues, danseuses singulières de la filiforme au modèle Botero, ventriloques, cantatrice, chanteuse de fado, acrobates, numéros de force inédits, le tout dans un étonnant hommage à toutes les beautés: le couturier Thierry Mugler bouscule l'art de la revue avec l'ambition de réinventer le genre.

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L'ancien couturier de retour avec une revue sensorielle
Mugler Follies

Mis en ligne le 20/12/2013

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Mugler Follies Thieery Mugler

A l'affiche du théâtre Comédia, transformé en nouveau cabaret parisien au coeur du très populaire quartier de Strasbourg St-Denis, les "Mugler Follies" relèvent le défi avec un spectacle sophistiqué, d'une folle créativité, à des années lumières des plumes, des seins nus et du French Cancan proposés par le Lido ou le Moulin rouge.

Thierry Mugler, qui se fait appeler désormais Manfred T. Mugler, défend l'idée d'une "revue sensorielle mêlant la charge érotique à la sophistication". Chaque tableau est conçu sans vulgarité comme ce régiment de fourmis hyper-sexy dans leur combinaison de latex, ces sapeurs-pompiers bodybuildés tour à tour danseurs et techniciens de scène ou cette avaleuse de sabre lancée dans un élégant striptease à la lampe torche. En fil rouge, le rêve d'une ingénue qui veut devenir funambule pour "affronter ses peurs et se sublimer".

"Depuis longtemps, je pensais monter une revue. C'est un art libre, de joie de vivre et d'échange, sans message, où tout est possible dans l'ADN de l'idée-même du show", a confié à l'AFP Manfred T. Mugler, 64 ans, qui a conçu un spectacle en 2002 pour le Cirque du Soleil.

"J'avais envie de faire souffler sur Paris une petite brise légère. Je trouve que ça manque. Les autres cabarets font dans la facilité, pour le business... Sans le moindre risque, avec des filles formatées, interchangeables, n'exprimant rien de particulier si ce n'est l'uniformité. Proposer des personnalités très différentes, où l'une ne peut pas remplacer l'autre, c'est plus compliqué. C'est justement ce que j'ai voulu !", ajoute l'ancien couturier, le premier à transformer au début des années 80 ses défilés en spectacle total pour présenter sa mode architecturée célébrant l'ultra-féminité.

"La mode ne me manque pas vraiment"

"J'ai fait un projet de revue pour le Crazy Horse. Au dernier moment, ils ont reculé car, évidemment, je voulais instaurer une humanité beaucoup plus large et une sensualité plus pugnace, loin des girls archi-formatées et calibrées. J'aime les choses qui parlent d'elles-mêmes, au premier rang la beauté. Des êtres extraordinaires de beauté n'ont qu'à bouger et vivre devant vous pour vous émouvoir", estime Mugler.

"J'aime bien me mettre un peu en danger. J'ai toujours besoin d'être sur la corde raide. Je me suis jeté à l'eau en écrivant aussi 70% des chansons de la revue, notamment avec Juliette".

L'ancien couturier réalise un rêve de toujours : "c'est un hommage à la vie, à toutes les beautés. Je rassemble dans cette revue des gens rares et étonnants. Ils ne sont pas toujours conscients de leur état. Je vois des choses en eux dont ils ne rendaient pas compte", explique-t-il.

Manfred qui signe bien sûr tous les costumes au libre cours de son imagination flamboyante et intacte, se reprend au jeu du défilé de mode à l'occasion d'un tableau où il ironise sur son ancien univers : "j'ai voulu m'amuser de tous ces codes qui font la mode, et en même temps rendre un hommage détourné en mettant le doigt sur les petites exagérations, prétentions et prises de tête qui m'amusent dans ce milieu".

Sur la scène du Comédia, Manfred s'offre aussi Marlène Dietrich et Marilyn Monroe, sous les traits de la chanteuse Marie France qui reprend ainsi ses célèbres performances à l'affiche de L'Alcazar de Jean-Marie Rivière.

"La mode ne me manque pas vraiment" , confie Thierry Mugler. "Je fais beaucoup plus maintenant : de l'architecture, du design, monter une revue, mettre en scène... Quand j'étais couturier, c'était une mise en scène journalière proposée à des clientes. Maintenant, c'est une narration, une histoire, des shows, des films...".

(Source AFP)

 

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