Au Nom du fils
Un film sur la pédophilie dans l'Eglise peine à trouver des salles à Paris et change d'affiche
Le film "Au Nom du fils" du Belge Vincent Lannoo, comédie noire grinçante sur l'Eglise, peine à se faire une place à Paris, où sa sortie est prévue dans une seule salle, tandis que l'affiche a été modifiée par rapport à sa version belge.
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Un film sur la pédophilie dans l'Eglise peine à trouver des salles à Paris et change d'affiche
Au Nom du fils
Mis en ligne le 29/04/2014
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Provocateur, décalé et radical, ce film sorti en avril 2013 en Belgique, présenté comme la rencontre entre "La Vie est un long fleuve tranquille" d'Etienne Chatiliez et "Kill Bill" de Quentin Tarantino, aborde frontalement la question de la pédophilie dans l'Eglise.
Il raconte l'histoire d'Elisabeth, catholique convaincue, qui croit sa vie idyllique. Mais quand son fils se suicide après avoir avoué son amour pour un prêtre, elle décide de se venger en s'en prenant violemment aux membres du clergé impliqués dans des histoires de pédophilie.
Ce film, qui a été récompensé en Belgique par le Magritte du meilleur espoir masculin (équivalent des Césars), sera programmé a priori dans une quinzaine de salles de province en France (Nantes, Sain-Ouen, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Poitiers, Lille, Rouen, Nice...). Mais il n'avait trouvé aucune salle à Paris jusqu'à cette semaine, provoquant l'incompréhension du co-scénariste du film Philippe Falardeau.
"Tout le monde a le droit de refuser un film dans sa salle. Mais il faut clairement dire pourquoi. Et pour le moment, on ne le sait pas", s'était-il étonné mardi auprès de l'hebdomadaire spécialisé Le Film français, ajoutant: "Vincent Lannoo me disait qu'avec les manifestations de droite récentes, les exploitants de salle ne voulaient peut être pas passer pour des antireligieux".
Depuis, UGC a décidé de sortir le film dans une salle à Paris, tandis que Publicis est actuellement en discussion, a indiqué à l'AFP l'attachée de presse du film.
L'affiche utilisée en Belgique (photo), qui détourne un tableau du peintre flamand Hans Memling représentant une Vierge à l'enfant - en remplaçant le fruit tenu par la Vierge par un revolver et son visage par une photo -, sera quant à elle présente dans les salles, mais ne sera pas utilisée pour l'affichage public en France.
Le distributeur en a choisi une autre, montrant le corps d'une religieuse allongé au sol dans une flaque de sang, "dans une volonté de ne pas faire de provocation et de donner au film un maximum de visibilité", a-t-on indiqué.
(Source AFP)