Les Femen et les gardiens de Notre-Dame attendent leur jugement  - Homophobie

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Les Femen et les gardiens de Notre-Dame attendent leur jugement

Les Femen ont-elles dégradé la cloche Marcel? Les gardiens de Notre-Dame ont-ils commis des violences en évacuant les militantes féministes? Le jugement est attendu mercredi au tribunal correctionnel de Paris.

E-llico.com / Actus

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Mis en ligne le 08/09/2014

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Le parquet a requis une amende de 1.500 euros à l'encontre de chacune des neuf jeunes femmes et contre les trois membres du service d'ordre des amendes (contraventionnelles) de 250, 300 et 500 euros avec sursis.

Le 12 février 2013, les Femen ont fêté à leur manière le renoncement du Pape Benoît XVI. Incognito dans le flot des touristes, elles étaient entrées dans l'édifice avant de tomber le manteau pour se jucher sur le socle de trois cloches, exposées provisoirement dans la nef, à l'occasion du jubilé des 850 ans de Notre-Dame de Paris.

Exhibant comme à chacune de leur actions leurs seins, les Femen avaient crié "Pope no more" (plus de pape), en faisant tinter les cloches avec des morceaux de bois. La police avait constaté sur procès-verbal des éclats de plus d'un centimètre sur le dessus de la cloche Marcel (baptisée du nom de Saint-Marcel), recouvert de feuilles d'or.

Les Femen contestent être à l'origine du dommage, arguant qu'elles avaient pris soin de recouvrir leurs bâtons de feutrine. Pas suffisamment, selon l'avocat du recteur de Notre-Dame, Me Laurent Delvolvé, pour qui la protection était mal attachée, si bien que la cloche a été frappée à "bâton nu".

Devis à l'appui, il a demandé 7.176 euros de dommages et intérêt pour les réparations et 10.000 pour "l'atteinte portée au libre exercice du culte".

En ce jour où allait être adopté à l'Assemblée nationale le projet de loi sur le mariage homosexuel, les militantes avaient aussi scandé sur le parvis "in gay we trust" ou encore "Dégage homophobe", après avoir été expulsées manu militari de la cathédrale par le service d'ordre. Trois des jeunes femmes se plaignent de violences de la part de trois gardiens.

L'une d'elles affirme que l'un des surveillants lui a cogné la tête sur le sol, lui cassant une dent. Récit confirmé par une autre, témoignant que le membre du service d'ordre voulait emmener la jeune femme "dans un coin isolé et sombre pour donner des coups méchants".

Les trois surveillants, qui contestent ces accusations, semblaient désemparés, sans formation pour faire face à ce type d'événements. "On était quatre, elles étaient neuf. En plus dans la tenue où elles sont, y'a pas de prises", a résumé l'un d'eux, ancien gendarme âgé de 68 ans, lors de l'audience le 9 juillet. "On n'est pas devant le tribunal des blasphèmes", "il ne s'agit pas d'une profanation", avait fait valoir l'avocat des Femen, Me Michaël Ghnassia, s'en prenant à la "réaction disproportionnée des gardiens".

Selon lui, les éraflures sur la cloche ont "très bien pu être causées par des visiteurs ou même les membres du service d'ordre lors de leur intervention". Outre la nullité de la convocation en justice, qui selon lui manque de précision, l'avocat a plaidé la relaxe.

L'avocate des surveillants, Me Anne-Guillaume Serre, a elle aussi demandé au tribunal d'exonérer ses clients, en s'en prenant à "l'opération commando" de "professionnelles de la haine". Pour elle, "leur statut de victime est à l'image" des fleurs que les Femen portent en couronne sur la tête, "totalement artificiel".

Il s'agit du premier procès des Femen consécutif à l'une de leurs actions. Un autre doit suivre le 15 octobre. L'une des militantes, présente à Notre-Dame, et qui a depuis quitté le mouvement, sera jugée pour "exhibition sexuelle". A l'église de la Madeleine, elle avait mimé fin décembre 2013 un avortement avec des morceaux de foie de veau censés représenter un foetus, pour dénoncer la perspective de restrictions du droit à l'avortement en Espagne.

(Source AFP)

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