Vatican
Le synode sur la famille a révèle le fossé entre le dogme et la réalité
Le synode sur la famille, ouvert cette semaine au Vatican, a révélé au cours de débats parfois houleux le fossé existant entre la doctrine catholique sur le mariage et les réalités vécues par les fidèles.
E-llico.com / Actus
Le synode sur la famille a révèle le fossé entre le dogme et la réalité
Vatican
Mis en ligne le 10/10/2014
Tags
Vatican Pape Homosexualité Mariage gay
Sur le même sujet
Au synode, un couple africain souhaite une contre-offensive contre le mariage gay
Un cardinal propose de bannir l'expression Vivre dans le péché
Un témoignage sur la sexualité dans le mariage et l'accueil des gays
Le pape ouvre un synode dans une ambiance tendue
Le pape François a pu vérifier que la liberté de ton qu'il avait recommandée lundi à l'ouverture de ce synode historique était bien observée.Les participants ne cherchent pas à dissimuler leurs divergences, surtout sur le thème brûlant des divorcés remariés.
Les débats sont qualifiés d'"animés" et "passionnés": un déballage d'idées très diverses, parfois révolutionnaires, qui n'est pas sans rappeler le concile Vatican II (1962/65), ont relevé des observateurs.
Le modèle catholique que constituent le mariage indissoluble et la famille traditionnelle reste défendu par tous. Mais, selon la journaliste Romilda Ferrauto de Radio Vatican, de nombreux prélats se sont montrés "pragmatiques": ils veulent trouver des "solutions" aux réalités et aux défis posés par les évolutions sociétales. Et ils sont prêts pour ce faire "à remettre en question certains points de doctrine", ajoute cette observatrice qui assiste à ces débats et les rapporte sans jamais citer de nom. Il ne faut plus condamner, mais permettre le "rapprochement graduel" de ceux qui ne sont pas en règle (divorcés, homosexuels, unions libres, etc).
Le cardinal brésilien Raymundo Damasceno Assis a résumé l'état d'esprit de beaucoup: "Loin de s'enfermer dans un regard légaliste, nous voulons nous inscrire dans la profondeur des situations difficiles pour faire en sorte que l'Eglise soit une maison paternelle où il y ait place pour tous".
L'enseignement de l'Eglise n'est-il pas devenu inaudible? Un cardinal proche de François a invité les évêques à ne pas se prendre "pour des psychiatres chargés d'aider les couples à surmonter leurs échecs conjugaux". Le "langage blessant" de certains prélats est mis à l'index.
Un autre a averti que l'Eglise risque de ressembler "à une morgue où se multiplieront les autopsies des mariages défunts".
"Un évêque a estimé que les prêtres mariés (comme par exemple ceux des églises orientales) étaient mieux placés pour comprendre les problèmes des familles : ils connaissent le prix d'une baguette ou d'un kilo de sucre, la difficulté d'élever des enfants soumis à des pressions contraires", a encore relevé Romilda Ferrauto.
Le débat sur la possibilité d'accorder à certains divorcés le droit de recevoir l'eucharistie, sous des conditions strictes, reste la pomme de discorde majeure.
L'accueil des homosexuels est un autre thème délicat mais a été à peine abordé: l'évêque maltais Mario Grech a demandé "un langage plus proche des homosexuels", souhaitant une "modification" du Catéchisme qui "montre une certaine insensibilité".
Mais de telles thèmatiques surtout portées par des intervenants du Nord, ne trouvent pas d'écho chez les évêques du Sud, préoccupés par des problèmes de survie et souvent plus rigides.
(Avec AFP)