Le réalisateur Ettore Scola, décédé mardi à 84 ans, est entré au panthéon du cinéma italien grâce à des films inoubliables comme "Une journée particulière". Maître de la comédie à l'italienne avec Dino Risi ou Mario Monicelli, Ettore Scola laisse une oeuvre foisonnante et composite explorant par différentes voies stylistiques les relations entre histoire et individu.

Homme de gauche convaincu, proche du parti communiste d'Enrico Berlinguer et plus récemment du Parti démocrate, le cinéaste a aussi exploré avec brio l'histoire révolutionnaire de la France ("La nuit de Varennes", 1982).

Auteur de nombreux films sur trois decennies, Ettore Scola avait notamment réalisé "Une Journée particulière" avec le tandem Sophia Loren-Marcello Mastroianni en 1977. Un face à face poignant entre une femme esseulée et un homosexuel dans l'Italie mussolinienne. Un film qui avait remporté un grand succès public.

On y assiste à la rencontre de deux êtres que tout semble séparer. Le 8 mai 1938, tous les Romains ont déserté leurs habitations pour aller assister à la rencontre entre Hitler et Mussolini. Dans un grand immeuble, Antonietta, une mère de famille nombreuse est restée à la maison pour s’occuper des tâches ménagères. Le hasard va la mettre en contact avec un homme esseulé qu'elle a aperçu dans un appartement de l’autre côté de la cour, Gabriele, un intellectuel homosexuel qui, pour cette raison, a été exclu de la radio nationale où il était présentateur et est menacé de déportation.

Ces deux êtres vont se reconnaître dans leur commune et profonde solitude. À l’issue de cette journée particulière, chacun va de nouveau se retrouver emprisonné : la police vient arrêter Gabriele tandis qu’Antonietta, une fois la famille revenue, va se soumettre, comme au devoir conjugal.

Auteur de près d’une quarantaine de films, il était considéré comme un maître de la comédie italienne de la seconde moitié deu XXème siècle.

Parmi ses chefs-d'œuvre, citons encore "Nous nous sommes tant aimés" (1974), "Affreux, sales et méchants" (1976) ou "La Famille (1987).