Fred Hersch vient de publier un album en trio, "The Fred Hersch Trio - Sunday Night at the Vanguard", enregistré dans l'atmosphère feutrée du Village Vanguard, club de jazz légendaire de New York.

Sa maison de disques, Palmetto, en profite pour relancer "Solo", un disque du musicien paru il y a un an.  Fred Hersch développe dans ces deux albums un jeu à la fois brillant et subtil, délicat et dynamique, d'une grande richesse, entre swing et déconstructions plus contemporaines.

Pendant son enfance à Cincinnati, Fred Hersch était un petit génie du piano. A sept ans, il composait ses premières pièces musicales. Après des études très poussées, il s'est rapidement orienté vers le jazz, où cet esprit libre et indépendant pouvait le mieux s'exprimer.

Arrivé à New York à la fin des années 70, il s'est multiplié: nombreuses collaborations (Stan Getz, Charlie Haden, Tom Harrell), création de son propre label et enseignement. En 1988, il eut comme élève Brad Mehldau, devenu depuis une star du piano jazz contemporain. Lors de sa carte blanche en avril 2015 à la Philharmonie de Paris, Brad Mehldau avait d'ailleurs invité son ancien maître.

Fred Hersch affectionne l'exercice du récital: "Solo" est son dixième disque en solitaire, le cinquième enregistré en public. Il y exprime tout son talent sur des standards comme "Caravan" ou "The Song is You", et interprète avec grâce et délicatesse d'autres pièces, comme cette "Pastorale", très inspirée du classique, dédicacée à Robert Schumann, ou cette reprise poignante d'une chanson de Joni Mitchell.

A 61 ans, ce pianiste est un miraculé. Séropositif depuis 1984 - il ne révèlera sa maladie, tout comme son homosexualité, qu'en 1993 -, il a passé en 2008 deux mois dans le coma. Son activité s'est réduite, et Fred Hersch, dont le jeu s'est libéré depuis, se concentre sur la scène. 

(Source AFP)