La Philharmonie de Paris avait accueilli des oeuvres du duo fin 2019 pour une exposition autour de la musique et des chanteurs, "La fabrique des idoles", mais les photos exposées à la galerie Templon, dans le Marais, jusqu'à fin octobre, n'ont pour la plupart jamais été montrées.

Dans leur style pop et fleuri aux couleurs baroques, les deux artistes qui allient photographie (Pierre) et peinture (Gilles), restent fidèles à leur humeur qui ne dénonce jamais violemment mais interpelle sur les contradictions d'une époque.

"Notre-Dame du Corona" porte un écran de protection en plexiglas et un garçon musclé à la Tarzan brandit une épée, entouré de bulles roses qui sont autant de virus ("La fureur de vivre"). La plupart des travaux montrent des scènes marines, subquatiques, où s'entremêlent des filets et des déchets qu'ils ont ramassés sur la plage du Havre, d'où Gilles est originaire. Ainsi "La pêche miraculeuse", où un couple de jeunes amants tout juste repêchés, émerge d'un filet. Evocation aussi, expliquent-ils, du naufrage qu'a été le sida.

Placé juste à côté d'un "Christ aux outrages" très baroque, un "petit bizut" est représenté vêtu d'un sac poubelle couvert d'insultes homophobes avec sur le front "à vendre". "Ralph souffrant", jeune Africain maculé de taches de boue, et un "Vendeur de tours Eiffel", rappellent la précarité des migrants. Intiulée "Errances immobiles", l'exposition s'ouvre et se clôt sur "Bonjour Pierre et Gilles", un double autoportrait du couple avançant comme deux SDF avec leur chariot et leur chien sur un chemin entre campagne bucolique et quartier pavillonnaire...

Rédaction avec AFP

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