Russie
Sanctions de l'UE contre deux responsables tchétchènes ayant torturé des homosexuels
Le vice-Premier ministre du régime Kadyrov et un chef de la police sont accusés d'avoir participé à la torture de militants LGBT et de l'opposition.
E-llico.com / Actus
Sanctions de l'UE contre deux responsables tchétchènes ayant torturé des homosexuels
Russie
Mis en ligne le 23/03/2021
Tags
En réaction à la persécution des personnes LGBT en Tchétchénie, l'Union Européenne a décidé des sanctions contre deux hauts fonctionnaires de la république russe du Caucase du Nord.
Les deux hommes auraient été impliqués dans la torture de détenus, selon un communiqué publié lundi à Bruxelles.
Les sanctions prévoient le gel des avoirs et une interdiction d'entrée dans l'UE, et les personnes et organisations européennes ne sont pas autorisées à leur attribuer des fonds directement ou indirectement.
Les deux personnalités concernées sont le vice-Premier ministre tchétchène Abusaid Vissmadurov et le chef de la police de la ville d'Argun, Ayub Katajew.
Les hommes et les forces sous leur commandement sont considérées comme responsables d’arrestations et d’assassinats arbitraires.
"Selon de nombreux témoins, Ajub Kataev a personnellement surveillé et participé à la torture des détenus", note l'UE.
Abusaid Vissmadurov, également passible de sanctions, commande l'unité des forces spéciales de Terek (SOBR) et des gardes du corps du président Ramzan Kadyrov. À ce poste, il contrôle - comme Katajew - la répression des personnes LGBT et, selon des témoins, a également été impliqué dans la torture.
Rappelons qu'une vague de persécution a eu lieu en 2017 en Tchétchénie. Plus d'une centaine d'hommes ont été enlevés pour homosexualité présumée et torturés dans des camps extra-légaux, et certains d'entre eux sont morts.
Après l'indignation internationale provoqué par la révélation de ces exactions, le principal camp de détention d'Argun a été évacué, mais des persécutions mineures se sont répétées contre des lesbiennes ou des personnes trans en 2019.
Le Conseil de l'Europe et l'OSCE ont mené leurs propres enquêtes sur ces persécution et ont demandé à plusieurs reprises à la Russie de punir les responsables de ces agissements.
> PUBLICITE <