Après avoir révélé la face cachée des vespasiennes, le photographe Marc Martin réveille en l’homme sa masculinité plurielle   avec "Beau Menteur", un livre et une exposition à rebrousse poils des tendances.

Marc Martin lance un pied de nez à la maculinité mise à mal. Un jeu de miroirs sur le rôle des apparences, souvent trompeuses, dans la représentation du genre : La barbe n’est pas la masculinité, elle n’en est que l’emblème. Et l’artiste en joue. Il créé Beau Menteur, un personnage-oxymore qui débusque lapart de sensibilité - voire de féminité - que la barbe - attribut virilpar excellence - dissimule parfois.

Un sujet à fleur de peau, tant la question du poil interroge les notions de frontières et les canonsérotiques normés. L’idée semble folle : pour incarner ce personnage multiple, lephotographe mise tout sur un seul modèle : Benjamin, jeune homme hybride, sensible sous ses faux airs de petit macho.

Il porte la barbe brune ou rousse, tantôt touffue tantôt tondue – affranchie des symboles antiques ou religieux – comme un bijou facial. Illusoire oufactice, elle revendique sa liberté.

Un ouvrage au poil et à la barbedes stéréotypes liés à la virilité toxique : "Rejouer la masculinité, c’est forcément la déjouer. L’homme étant en général considéré par défaut comme hétérosexuel, il y a matière à bousculer certains des repères associésà la masculinité", écrit Marc Martin. Comme il y a matière aussi à enbousculer d’autres, associés eux à l’image vieillissante du cloneefféminé.

"Beau Menteur", le livre, aux Editions Agua. 48 euros.

Exposition: jusqu'au 10 octobre, Galerie Mille lieux, 39 rue de Poitou. 75005 Paris.

www.marcmartin.paris