Mozambique
Sexe et masturbation supprimés de manuels scolaires
Le gouvernement mozambicain supprimera l'an prochain des contenus d'éducation sexuelle d'un manuel de biologie pour collégiens, après un mouvement d'indignation sur les réseaux sociaux, a déclaré mardi un responsable du ministère de l'Education.
E-llico.com / Actus
Sexe et masturbation supprimés de manuels scolaires
Mozambique
Mis en ligne le 15/02/2022
Tags
Des passages d'un chapitre sur l'orientation sexuelle et la masturbation ont été partagés de façon virale depuis qu'un utilisateur anonyme de Facebook les a postés la semaine dernière. Le manuel intitulé "Le secret de la vie", publié par l'éditeur portugais Texto Editores, est utilisé par les élèves mozambicains depuis 18 ans.
Sous la pression de l'opinion, le gouvernement a décidé précipitamment que les parties "problématiques" seraient retirées d'une nouvelle édition qui sera utilisée dès courant 2022 par les élèves de cinquième, qui ont une douzaine d'années.
"Pour nous, le sujet de la sexualité est important et doit continuer à être abordé", a déclaré à l'AFP la porte-parole du ministère de l'Education, Gina Guibunda. Mais "nous reconnaissons que dans ce livre, le thème a pu être traité d'une manière qui divise les opinions". "La sexualité restera abordée mais nous le ferons d'une manière qui ne crée pas de problèmes au sein de la société", a-t-elle ajouté.
Le passage du livre sur l'orientation sexuelle affirme notamment: "Parfois cela peut être plus confortable d'avoir des relations avec quelqu'un du même sexe (...) Cela s'appelle une relation homosexuelle. Ce choix peut être temporaire ou définitif. Parmi certains adolescents prévaut la crainte de devenir homosexuel. Cette peur est aggravée par les actions brutales de leurs parents ou de leur famille".
Le Mozambique a dépénalisé l'homosexualité en 2015. Le livre évoque encore la masturbation comme un moyen de "connaître son corps, comment il fonctionne", une pratique "naturelle, qui permet de se préparer à la vie sexuelle" mais "entourée de toutes sortes de mythes et de croyances".
Nombre de commentateurs et d'enseignants ont jugé l'intervention gouvernementale déraisonnable. "Les adolescents ont besoin d'apprendre et d'être bien informés à ce sujet", a confié à l'AFP Dorca Muiambo, enseignante à Maputo.
Rédaction avec AFP
> PUBLICITE <