Élections au Brésil
Les plateformes s'engagent à combattre la désinformation
Le président du Tribunal supérieur électoral du Brésil (TSE), Luis Roberto Barroso, a signé mardi un accord avec des représentants de huit plateformes numériques pour combattre la désinformation sur les réseaux sociaux pendant la présidentielle d'octobre.
E-llico.com / Actus
Les plateformes s'engagent à combattre la désinformation
Élections au Brésil
Mis en ligne le 16/02/2022
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De fausses informations avaient été diffusées massivement en 2018, au moment de l'élection du président d'extrême droite Jair Bolsonaro. Jair Barroso, qui a demandé l'an dernier l'ouverture d'une enquête contre le chef de l'Etat pour dissémination de fausses informations mettant en doute la fiabilité des urnes électroniques, a expliqué que cet accord de coopération visait à "préserver le libre débat, mais dans le respect de certaines règles". "C'est pourquoi nous allons combattre le discours de haine (...), les théories conspirationnistes et les attaques contre la démocratie", a-t-il ajouté, au cours d'une séance du TSE retransmise en direct sur Youtube.
Des représentants de Twitter, TikTok, Facebook, WhatsApp, Google, Instagram, YouTube et Kwai ont signé cet accord, mais pas le service de messagerie Telegram - sur lequel Jair Bolsonaro est de plus en plus actif - qui n'a pas répondu aux sollicitations du TSE, a précisé à l'AFP le service de communication du tribunal.
Les signataires se sont notamment engagés à faire en sorte que tout usager puisse dénoncer des contenus sensibles, qui pourront être ensuite exclus par les plateformes. "Les messageries en ligne sont devenues un grand espace public où circulent une bonne partie des informations, des opinions et des idées (...) Notre coopération vise à combattre les abus", a résumé Roberto Barroso. Le premier tour de l'élection présidentielle au Brésil aura lieu le 2 octobre, avec un second tour le 30 octobre si nécessaire.
Les sondages donnent l'ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva favori face à Jair Bolsonaro. En 2018, ce dernier avait été très actif sur les réseaux sociaux pendant sa campagne. Certains de ses partisans ont massivement diffusé de fausses informations sur ses adversaires. Jair Bolsonaro a lui-même fait l'objet d'enquêtes pour diffusion de fausses informations et des plateformes comme Twitter, Facebook et Youtube ont déjà supprimé certaines de ses publications. Dernière polémique en date : une vidéo dans laquelle le président cite une fausse information établissant un lien entre les vaccins contre le Covid et le sida.
Ces derniers mois, Jair Bolsonaro a tenté d'attirer un maximum d'internautes sur son compte Telegram, une plateforme qui s'est retrouvée dans le collimateur de la justice brésilienne pour ne pas se soumettre à des injonctions de suppression de fausses informations. Le président d'extrême droite a déclaré le mois dernier qu'une éventuelle interdiction de Telegram par le TSE serait un signe de "lâcheté". La semaine dernière, Roberto Barroso a reconnu dans un entretien avec le quotidien O Globo que le tribunal électoral envisageait effectivement de faire interdire Telegram à la veille des élections.
Rédaction avec AFP
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