Les droits des personnes LGBTI remis au placard, selon SOS homophobie - Présidentielle 2022

Présidentielle 2022

Les droits des personnes LGBTI remis au placard, selon SOS homophobie

SOS homophobie et l'Inter-LGBT ont tenté d'inscrire les revendications LGBT dans la campagne pour l'élection présidentielle en interpellant les candidats. Le bilan est maigre. 

E-llico.com / Actus

Les droits des personnes LGBTI remis au placard, selon SOS homophobie
Présidentielle 2022

Mis en ligne le 05/04/2022

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Présidentielle SOS homophobie

"Comment peut-on mener une campagne présidentielle sans jamais évoquer les droits d’une partie de la population ? Comment est-il possible de ne pas mentionner le sigle LGBTI dans un programme politique à la plus haute fonction de l’État en 2022 ?", s'interroge SOS homophobie.

Pour l'association, "les candidates et candidats ont ainsi réussi l’exploit de remettre les droits des personnes lesbiennes, gay, bi·es, trans et intersexes au placard."

En effet, sur les douze candidats, seulement cinq ont des propositions pour lutter contre les LGBTIphobies et pour l’égalité des droits dans leur programme : Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou, Fabien Roussel. 

Pour les interpeller et connaître leur positionnement sur les sujets LGBTI, SOS homophobie a sollicité tous les présidentiables à travers  40 questions, portant à la fois sur les moyens, la sensibilisation à la lutte contre le sexisme et LGBTIphobies et les droits des personnes LGBTI. Résultats, seulement trois candidats, soit à peine un quart d’entre elleux, ont répondu : Nathalie Arthaud, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon.

"Ce silence en dit long sur la prise en compte des personnes LGBTI dans cette campagne et pour les cinq années à venir", estime SOS homophobie. 

 Ce manque d'intérêt est également ressorti lors du débat organisé, le 21 mars, par l’Inter-LGBT avec des représentants des différents partis. Entre Valérie Pécresse qui n’a pas daigné répondre à l’invitation ou la représentante d’Emmanuel Macron qui s’est bornée à valoriser uniquement des actions passées, les propositions concrètes n’ont pas été nombreuses.

Pour SOS homophobie, "la question des moyens financiers et humains aurait dû être au cœur des débats". "Sans ces moyens, impossible de lutter contre la haine LGBTIphobe ou sexiste par des campagnes de sensibilisation. Impossible de créer des formations à destination des professionnel‧les. Impossible de créer des postes de formateur‧rices capables de sensibiliser à ces questions. Impossible aussi de renforcer les effectifs déjà engagés dans la lutte contre la haine en ligne".

La lutte contre les discriminations passe également par une égalité devant la loi. Or en 2022, les personnes LGBTI n’ont toujours pas les mêmes droits que les autres citoyens, notamment les personnes intersexes.

Des positions anti-LGBT pour certains candidats

Depuis plusieurs mois, les bénévoles de SOS homophobie ont assuré une veille des prises de paroles des candidats afin de relever d’éventuelles propos LGBTIphobes et/ou sexistes. Trois présidentiables n’ont ainsi pas mâché leurs mots voire largement dérapé. 

La PMA, par exemple, est rejetée en bloc par les candidats de droite lorsqu’elle est "sans père". Marine Le Pen considère que "laisser écrire sur un acte d’état civil que l’enfant est né de deux femmes, en réalité c’est un mensonge d’État" sur Brut. Quant à Eric Zemmour, il souhaite abroger purement et simplement la loi sur la PMA.

L’attaque des associations LGBTI sur leur présence dans les écoles a aussi été un sujet de prédilection pour Éric Zemmour, qui se définit comme un "adversaire de ces groupes LGBT". SOS homophobie a été une cible directe du candidat, qui lance sur France 2 et RTL que cette association "n’a rien à faire dans les écoles". Ceci alors que SOS homophobie dispose d’un agrément de l’Éducation nationale depuis de nombreuses années.

 Les droits des transgenres toujours à la traîne 

La protection des droits des personnes trans reste inexistante dans les programmes. Et certains candidats, à l’instar de Valérie Pécresse, s’adonnent même à la désinformation. La candidate Les Républicains demande au gouvernement "qu’on interdise les opérations de changement de sexe pour les mineurs", des pratiques qui n’existent pas en France. Dans le même temps, la candidate LR se place en protectrice des droits des enfants, mais se dit contre l’interdiction des mutilations des enfants intersexes. Position qu’elle partage d’ailleurs avec Eric Zemmour, quand Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan ne cherchent même pas à se prononcer sur la question.

À quelques jours du scrutin, SOS homophobie rappelle que "les propos LGBTIphobes ne sont pas des opinions mais bien des délits et que la protection des droits des personnes LGBTI est une question d’égalité". 

Source : SOS homophobie 


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