Cannes déroule le tapis rouge au dissident russe Kirill Serebrennikov - Festival / Cinéma

Festival / Cinéma

Cannes déroule le tapis rouge au dissident russe Kirill Serebrennikov

Le Festival de Cannes a accueilli le dissident russe Kirill Serebrennikov pour sa première journée de compétition.

E-llico.com / Culture / Médias

Cannes déroule le tapis rouge au dissident russe Kirill Serebrennikov
Festival / Cinéma

Mis en ligne le 18/05/2022

Tags

Cannes Festival Kirill Serebrennikov Russie

Sur le même sujet

Tchaïkovski vu par sa femme oubliée: l'histoire à l'origine du film
Homosexualité
Tchaïkovski vu par sa femme oubliée: l'histoire à l'origine du film

Pour la première fois, l'enfant terrible du cinéma russe Kirill Serebrennikov, 52 ans, connu pour ses créations audacieuses et son soutien aux personnes LGBT+, a foulé le tapis rouge et ouvert la compétition avec "La femme de Tchaïkovski".

En présentant ce film au premier jour de la compétition, après une intervention à distance mardi soir du président ukrainien Zelensky, le festival entendait envoyer un signal fort contre le régime russe. A cela s'ajoute la programmation de plusieurs films ukrainiens ou évoquant le sort du pays, dont "Marioupol 2" du Lituanien Mantas Kvedaravicius, tué début avril en Ukraine.

Le rendez-vous mondial du cinéma refuse d'accueillir "des représentants officiels russes, des instances gouvernementales ou des journalistes représentant la ligne officielle" russe, mais s'est toujours dit prêt à accueillir les voix dissidentes, à commencer par Kirill Serebrennikov.

C'est la deuxième année de suite que le réalisateur de "Leto" brigue une Palme d'or. Assigné à résidence à Moscou, il avait l'an dernier présenté à distance son long-métrage "La fièvre de Petrov". Ses acteurs avaient arboré des badges à ses initiales. Dans le palais des festivals, le fauteuil frappé de son nom était resté vide, comme en 2017 lors de la présentation de "Leto".

Aujourd'hui installé à Berlin, il expliquait fin avril à l'AFP avoir quitté Moscou "pour une question de conscience", même s'il refuse le terme de dissident. En lice pour la Palme d'or, son film revient sur le bref et désastreux mariage du compositeur de génie Piotr Ilitch Tchaïkovski, qui était homosexuel.

Mardi, le président du jury Vincent Lindon a estimé, lors de la conférence de presse, qu'il faudrait "faire attention à être digne, respectueux (...) rien que par hommage pour ceux qui ont des jours beaucoup plus compliqués que les nôtres", en Ukraine notamment. Un soutien qui s'inscrit dans la tradition politique du festival, qui fête cette année sa 75e édition.

Comme en 1968, en plein mouvement de contestation, où le Festival avait été interrompu par François Truffaut ou encore Jean-Luc Godard. Ou en 2010 lorsque Thierry Frémaux et le Festival de Cannes ont témoigné de leur soutien au réalisateur Jafar Panahi, en l'invitant comme membre du jury alors qu'il était emprisonné en Iran. 

Rédaction avec AFP


> PUBLICITE <

Retrouvez les archives d'Illico / E-llico.com.

Plus 40.000 articles de la rédaction retraçant la vie de la communauté LGBT dans les domaines politique, sociétal, culturel et sanitaire de 2001 à 2022.

Tapez un mot-clé exprimant votre recherche dans le moteur de recherche ci-dessus.