France TV Slash, l'incubateur de talents qui parle LGBT, écologie, diversité... - Série

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France TV Slash, l'incubateur de talents qui parle LGBT, écologie, diversité...

Thématiques LGBT, écologie, féminisme, diversité... La plateforme Slash, laboratoire de France Télévisions dédié aux 15-35 ans, s'adresse à eux avec fraîcheur dans des fictions saluées par la critique, malgré une ligne éditoriale taxée de "wokisme" par certains détracteurs.

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France TV Slash, l'incubateur de talents qui parle LGBT, écologie, diversité...
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Mis en ligne le 06/04/2022

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France TV Slash

Vaisseau amiral de cette offre numérique lancée par le service public en 2018, la série "Skam France", adaptation d'un format pour ados norvégien, sera honorée du "prix de l'engagement Konbini", mercredi au dernier jour du festival Canneseries. Mettant en scène des lycéens, elle aborde "les sujets qui touchent les jeunes, leur psychologie, leur intimité", de l'homophobie au handicap en passant par l'addiction, "avec énormément de vérité et de bienveillance", estiment les fondateurs de Konbini, David Creuzot et Lucie Beudet.

Avant elle, d'autres productions de Slash ont suscité la reconnaissance du secteur, à l'instar de "Stalk", sur le cyber-harcèlement, sacrée meilleure série au festival de la fiction de la Rochelle en septembre. Plus récemment, "Chair tendre", sur une ado intersexe, et "Reusss" (soeurs en verlan), comédie musicale de banlieue, ont été primées dans la compétition française du festival Séries Mania, la première comme meilleure série, la seconde pour ses comédiennes Inès Ouchaaou, Charlie Loiselier et Assa Sylla, conjointement sacrées "meilleure actrice".

De quoi réjouir le directeur de la fiction numérique de France TV, Sened Dhab. "Cela conforte notre rôle d'incubateurs de talents", affirme-t-il à l'AFP, soulignant les nombreux "efforts" et "l'inventivité" déployés par ses équipes dans un cadre budgétaire bien en-deçà de celui des plateformes américaines. Le public est également au rendez-vous, les 9 saisons de "Skam France" comptant plus de 310 millions de vidéos vues sur france.tv et youtube depuis le lancement de la série en 2018.

Maîtrisant les réseaux sociaux, avec de vrais comptes savamment alimentés pour ses personnages, "Skam" se distingue aussi par son mode de diffusion, séquence par séquence, en temps réel, avant des épisodes entiers de 20 minutes le vendredi. Un concept "compliqué" à mettre en oeuvre ailleurs que sur Slash, "les premiers à jouer le jeu avec nous", d'après Carole Della Valle, productrice de "Skam", qui salue la "liberté" offerte par la plateforme. Cette dernière, qui ne cherche pas à "fédérer le plus grand nombre", à l'inverse des chaînes généralistes, permet ainsi de "traiter de choses très diverses", abonde le producteur de "Chair Tendre", Éric Jehelmann.

Parler de son époque

En février, Slash a pourtant été accusée de ne pas respecter le devoir de pluralisme et d'impartialité du service public, à travers ses publications sur les réseaux sociaux. Derrière le hashtag #PasAvecMaRedevance, un salarié du Medef, Arthur Ravier-Monnet, a ainsi dénoncé dans une tribune publiée par le Figaro "une ligne ouvertement militante, reprenant sans retenue tous les tropismes chers aux 'wokes' (personnes se revendiquant progressistes et conscientes des oppressions vécues par les minorités, ndlr)". Il a également relayé une pétition signée par plus de 31.000 personnes mercredi. En cause, des posts Instagram - où Slash compte 347.000 abonnés - promouvant l'écriture inclusive ou encore relayant une vente de photos dont les bénéfices devaient être reversés au comité "Justice pour Adama" (Traoré).

Ces attaques concernaient "des choses très ponctuelles", fait valoir Sened Dhab. "On a dû mettre le doigt sur quelques occurrences où effectivement on avait des choses à se reprocher en cinq ans sur des milliers de posts", relativise-t-il. Mais d'autres dénoncent la ligne éditoriale de Slash, qui produit aussi des émissions et des documentaires, dans son ensemble. Un article publié l'année dernière par le magazine ultraconservateur Valeurs actuelles qualifiait ainsi la plateforme d'"anti-chambre du wokisme financé par vos impôts".

"On parle de sujets qui intéressent notre public et cette génération (des 15-35 ans), qui sont traités très souvent nulle part ailleurs ou très peu", défend Sened Dhab. Pour Déborah Hassoun, scénariste de "Skam", "le débat ne devrait même pas exister". "France Télévisions fait de la télé pour tout le monde" à travers l'ensemble de ses chaînes. "Quand j'écris, je parle de mon époque, sans me demander si je suis de gauche ou de droite, 'wokiste' ou pas", assure-t-elle.

Rédaction avec AFP


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