Droits humains
La Tchétchénie épinglée par le Conseil de l'Europe
Impunité des forces de sécurité, torture, représailles contre les ONG, droits des femmes et des homosexuels bafoués: une résolution de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe dénonce la situation des droits de l'Homme en Tchétchénie et appelle la Russie à agir.
E-llico.com / Actus
La Tchétchénie épinglée par le Conseil de l'Europe
Droits humains
Mis en ligne le 26/04/2017
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"La situation de protection des droits de l'Homme et du respect de l'état de droit dans la région du Caucase du Nord demeure l'une des plus graves de l'ensemble de l'espace géographique du Conseil de l'Europe", dénonce ce texte adopté mardi soir par cette assemblée qui réunit des parlementaires des 47 Etats membres de l'institution paneuropéenne, parmi lesquels 18 Russes.
En Tchétchénie, république du Caucase russe à majorité musulmane, dirigée d'une main de fer par Ramzan Kadyrov, fidèle de Vladimir Poutine, les autorités continuent à entretenir un climat de peur et d'impunité, soulignent les parlementaires.
Leur résolution fait suite à une autre adoptée en 2010, mais dont les recommandations n'ont "toujours pas, dans l'ensemble, été mises en oeuvre", regrettent-ils. Ils dénoncent le recours aux enlèvements, détentions secrètes, exécutions extrajudiciaires et à la torture.
Ils s'inquiètent également pour les ONG et la société civile et reprochent à Ramzan Kadyrov de miner les droits des femmes en faisant "une promotion active de l'application de dispositions fondées sur le droit coutumier tchétchène, les adats, et d'une interprétation de la charia qui établit une discrimination à l'égard des femmes". "Les mariages arrangés et précoces, voire les crimes dits d'honneur sont largement répandus et tolérés par les autorités régionales".
Alors qu'une enquête du journal indépendant Novaïa Gazeta a récemment révélé que les homosexuels était devenus la cible des autorités en Tchétchénie, la résolution dénonce une "persécution à grande échelle, orchestrée par l'État, d'un groupe ciblé en raison de ses orientations sexuelles".
Craignant que les délais de prescription ne finissent par accorder une impunité de fait aux auteurs d'atteintes aux droits de l'Homme, les parlementaires demandent la mise en oeuvre des arrêts de la Cour européenne des droits de l'Homme, notamment dans les affaires pour lesquelles la Russie a été condamnée pour absence d'enquête effective. Elle demande plus généralement à la Russie de "lutter contre le terrorisme avec les instruments dont dispose un Etat de droit".
(Source AFP)