L'association de victimes dénonce une <I>déresponsabilisation</I> de Mgr Barbarin - Pédophilie dans l'Eglise

Pédophilie dans l'Eglise

L'association de victimes dénonce une déresponsabilisation de Mgr Barbarin

Fragilisé par des affaires de pédophilie et d'agressions sexuelles dans son diocèse de Lyon, qu'on lui reproche de ne pas avoir dénoncées, le cardinal Barbarin a admis "des erreurs dans la gestion et la nomination de certains prêtres", devant 220 membres du clergé réunis lundi à huis clos.

E-llico.com / Actus

L'association de victimes dénonce une déresponsabilisation de Mgr Barbarin
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Mis en ligne le 26/04/2016

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"Il est apparu que, dans la connaissance de certains faits, on n'avait pas tous les éléments. Nous avons manqué à nos obligations d'investigation, de recherche de la vérité", a complété Yves Baumgarten, vicaire général modérateur du diocèse, en évoquant une "responsabilité collective".

Il s'exprimait devant la presse à l'issue d'une réunion des prêtres du diocèse à Ecully, près de Lyon, autour de Philippe Barbarin. "Le cardinal a notamment reconnu que le diocèse avait commis des erreurs dans la gestion et la nomination de certains prêtres", a-t-il souligné en lisant un communiqué du diocèse.

Interrogé sur d'éventuels appels à la démission de l'archevêque, le vicaire a répondu que certains prêtres étaient favorables à une mise en retrait le temps des enquêtes judiciaires, mais que la grande majorité d'entre eux était favorable à la poursuite de sa mission.

Mgr Barbarin, parmi d'autres responsables religieux, est visé par deux enquêtes pour non-dénonciation d'agressions sexuelles. Il nie avoir couvert de tels faits.

Une victime du père Preynat, mis en examen en janvier pour des agressions commises sur des scouts lyonnais il y a plus de 25 ans, la principale affaire qui secoue le diocèse depuis quelques mois, est venue témoigner devant les prêtres.

Déresponsabilisé

Selon l'association de victimes "La Parole Libérée" qui a permis de délier les langues , "quand on voit ce qu'ont déclaré des prêtres (devant les caméras avant la rencontre lundi, ndlr) c'était comme si des collègues se retrouvaient et faisaient des blagues de pédophilie de bon ton", a déploré Alexandre Dussot, l'un de ses porte-paroles.

"Le cardinal a reconnu des petites erreurs du diocèse et pas de lui ? Il y a une déresponsabilisation totale de Philippe Barbarin," a -t-il aussi vivement regretté.

Un prêtre avait aussi fait part à l'AFP de divisions au sein du clergé lyonnais, entre d'un côté les "négationnistes" et de l'autre les "Savonarole", du nom de ce prédicateur italien qui dénonçait au XVe siècle la corruption morale des prélats romains.

Mais au final, seuls quelques participants se sont exprimés devant la presse.

"Ce que j'attends, ce n'est pas compliqué, c'est que des décisions soient prises pour l'avenir, pour que tout se passe au mieux et que l'on soit dégagé de cette affaire", a commenté Mgr Jean-Marie Jouham, délégué épiscopal, avant d'éluder la question d'une éventuelle démission du cardinal: "Je ne suis pas le pape et je ne suis pas dans sa conscience !".

Le diocèse a parallèlement annoncé la mise en place d'une cellule d'écoute et d'un collège d'experts, déclinaison locale des mesures lancées mi-avril par l'Église de France pour faire la lumière sur la pédophilie dans ses rangs, y compris sur les faits les plus anciens.

D'autres mesures seront effectives à partir du 1er septembre pour renforcer la formation, la prévention et les critères de nomination des prêtres au sein du diocèse.

(Source + photo AFP)

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