L’inquiétude des associations LGBT quant à la sur-suicidalité des jeunes homos se trouve confirmée par une enquête indépendante : les risques seraient 13 fois plus élevés chez les gays que chez les hétéros.

C’était le 12 février dernier : "Dans une indifférence quasi générale, des milliers de lesbiennes, de gais, de bis, de trans et de personnes en interrogation sur leur orientation sexuelle ou identité de genre se suicideraient chaque année" s’insurgeaient plusieurs associations gay lors des 9èmes journées nationales de prévention du suicide, dénonçant au passage l’inaction et le silence du ministère de la Santé.

Leurs craintes se trouvent confirmées par une enquête indépendante, la première en France, dont les résultats préliminaires (révélés ce matin par "Libération") indiquent l’étendue du phénomène : les risques de faire une tentative de suicide seraient 13 fois supérieurs chez les jeunes homos que chez des hétérosexuels du même âge ! Et un homme sur trois faisant une tentative de suicide serait homo ou bisexuel. Ces chiffres confirment les enquêtes nord-américaines qui indiquaient un taux de suicidalité de 6 à 16 fois supérieur chez les jeunes homos par rapport aux hétéros.

Menée entre 1998 et 2003 auprès de 933 hommes, âgés de 16 à 39 ans, l'étude réalisée par Marc Shelly (médecin en santé publique à l'hôpital parisien Fernand-Widal ) et David Moreau (ingénieur de recherche à l'association de prévention Aremedia) a été préparée et validée par Pascale Tubert-Bitter, directrice de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) à l'unité biostatistique et épidémiologie. Les résultats de cette enquête menée en dehors des associations et chercheurs LGBT sont encore en cours d’étude, seuls les résultats sur les homos et les bisexuels masculins étant actuellement totalement traités.

Mis en ligne le 4/03/2005