"J'ai trouvé lundi dans ma boîte aux lettres une enveloppe qui m'a tout de suite frappé comme différente", a indiqué Samson Racioppi, l'un des trois organisateurs de cette "Straight Parade" annoncée pour le 31 août. "Il n'y avait pas d'expéditeur, le dos était fermé au scotch, et on pouvait sentir une espèce de matière granuleuse à l'intérieur, ça m'a tout de suite alerté", a-t-il précisé ce trésorier pour l'association "Super Happy Fun America", organisatrice du défilé.

Il s'est avéré que le président et le vice-président de l'organisation avaient reçu des envois similaires. Si les lettres ne contenaient finalement que des paillettes et de "vagues menaces", ont-ils reconnu dans un post de blog, les organisateurs ont attribué les envois à des "terroristes intérieures" et confirmé à leurs yeux que certains voulaient les dissuader - en vain - d'organiser ce défilé.

Car l'évènement, censé "célébrer la diversité et la culture de la communauté hétéro" que les organisateurs qualifient de "majorité opprimée", suscite de nombreuses critiques. Beaucoup voient dans cette initiative, qui a adopté le mot d'ordre "It's great to be straight" ("C'est super d'être hétéro"), une attaque contre la communauté homosexuelle.

Samson Racioppi et les autres organisateurs assurent rejeter toute discrimination et affirment que tout le monde est la bienvenue à leur défilé. Mais l'ambiguïté demeure, d'autant qu'ils ont prévu la venue au défilé d'une figure de l'extrême droite américaine, Milo Yiannopoulos, à l'homosexualité affichée.

Les organisateurs attendent à ce stade quelque 2.000 personnes. La municipalité démocrate de Boston, considérée comme très "gay-friendly" et qui a pris ses distances avec la manifestation, leur a néanmoins accordé jeudi dernier un permis pour organiser ce défilé a coeur de Boston, sur un parcours de 2 km aboutissant devant la mairie.

Rédaction avec AFP

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