Ces groupes, qui appellent à la lutte contre ce qu'ils nomment les "bibliothèques idéologiques", sont liés au "Printemps français", a indiqué lundi une source proche du ministère de la Culture.

"Le printemps de la France, c'est tout le contraire, c'est la liberté d'opinion. Et les bibliothèques, ce sont des lieux de liberté. Les actions de ces groupes, c'est la nuit, l'obscurantisme et une sorte de fanatisme", estime Patrick Weil, interrogé par l'AFP. "Je pense que la majorité des Français désapprouvent ces pressions, inspirées de certaines méthodes américaines", ajoute-t-il.

Ce type de comportement n'est pas en effet sans rappeler la situation que connaissent les bibliothèques américaines où la censure exercée par différents groupes de pression est suffisamment grave pour que l'American Library Association ait créé la "Banned Books Week", semaine contre la censure et pour la liberté de lecture, rappelle Livres Hebdo.

La ministre de la Culture Aurélie Filippetti a dénoncé lundi les pressions exercées contre une trentaine de bibliothèques publiques par "des mouvements extrémistes" qui "exigent le retrait de la consultation de tout ouvrage ne correspondant pas à la morale qu'ils prétendent incarner".

Selon elle, ces groupes hostiles au mariage gay et qui dénoncent une supposée "théorie du genre" enseignée dans les écoles "se rendent dans les bibliothèques de lecture publique, exercent des pressions sur les personnels, les somment de se justifier sur leur politique d'acquisition, fouillent dans les rayonnages avec une obsession particulière pour les sections jeunesse, et exigent le retrait de la consultation de tout ouvrage ne correspondant pas à la morale qu'ils prétendent incarner".

Ces pressions sont relayées sur internet, notamment par Le Salon Beige, "blog quotidien d'actualité par des laïcs catholiques", qui dresse nominalement la liste des bibliothèques publiques proposant des livres "à la gloire du gender", selon les termes employés sur ce blog.

(Source AFP)