Au moins 35.000 personnes se sont rassemblées mercredi à Paris en début de soirée, en hommage aux victimes de l'attentat à Charlie Hebdo. La place de la République, noire de monde, a été fermée à la circulation, et les manifestants, venus à l'appel de plusieurs syndicats, associations, médias ou partis politiques, peinaient à y accéder.

Une minute de silence a été observée et de nombreux journalistes étaient présents exhibant leur carte de presse et pointant crayons et stylos vers le ciel.

Beaucoup de manifestants brandissaient le slogan "Je suis Charlie" qui est apparu sur les réseaux sociaux quelques heures après l'attentat.

Anne Hidalgo, maire PS de Paris, a annoncé qu'elle allait faire de Charlie Hebdo un "citoyen d'honneur" de la capitale, vendredi matin avec l'ensemble du Conseil de Paris.

"Nous avons décidé de convoquer un Conseil de Paris vendredi matin pour non seulement rendre hommage mais aussi continuer, être debout. Pour nous, être debout, c'est par exemple faire de Charlie Hebdo un citoyen d'honneur de la ville de Paris", a-t-elle déclaré lors du rassemblement à Paris après l'attaque contre Charlie Hebdo qui a fait douze morts selon un dernier bilan.

"Nous allons être à leurs côtés, aux côtés de tous ceux qui défendent la liberté, la liberté d'expression, et tout simplement les valeurs de la République. On est là, on est debout et on va rien lâcher", a déclaré la maire de Paris.

La police annonce par ailleurs plus de 10.000 personnes rassemblées à Lyon, et autant à Toulouse.

De 10.000 à 15.000 personnesse sont rassemblées place des Terreaux à Lyon. Brandissant des pancartes portant l'inscription "je suis Charlie", nombre de participants de tous âges scandaient "Charlie" et "Vive la liberté" en applaudissant. Le sénateur-maire PS Gérard Collomb, accompagné du président du Club de la presse de Lyon, Stéphane Rabut, à l'origine du rassemblement, ont tour à tour rendu hommage aux victimes de l'attentat sur les marches de l'Hôtel de ville, illuminées par des centaines de lumignons. Les principaux responsables religieux -musulman, catholique, juif et protestant- étaient présents, ainsi que de nombreux élus. La foule était si dense qu'il était impossible d'accéder aux abords de l'hôtel de ville et les rues avoisinantes étaient noires de monde.

Environ 5.000 personnes, dont l'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault, se sont mobilisées à Nantes à l'appel du club de la presse de Nantes Atlantique. La police a aussi compté plus 10.000 personnes à Rennes, 7.000 à Marseille ou 4.500 à Strasbourg.

Google France a apposé mercredi en fin de journée sur sa page d'accueil un ruban noir "en mémoire des victimes de l'attentat au journal Charlie Hebdo", une initiative rare de la part du géant de l'internet.

François Hollande a annoncé un deuil national pour ce jeudi et une marche républicaine est en cours d'organisation pour dimanche à Paris.

(Avec AFP)