La Suède, habituelle favorite, semble encore une fois bien partie, tout comme la Russie, l'Italie et la nouveauté de cette année, l'Australie.

Quarante pays étaient sur la ligne de départ de la compétition. Ils ne seront plus que 27 jeudi soir, à l'issue des demi-finales auxquelles échappent l'Australie en tant qu'invitée, de même que l'Allemagne, l'Espagne, la France, l'Italie et le Royaume-Uni au titre de plus gros contributeurs financiers de l'Union européenne de radio-télévision (UER), l'organisatrice du concours.

Mais, pour la France, victorieuse pour la dernière fois en... 1977, l'ambition de la chanteuse Lisa Angell sera d'abord de faire mieux que le groupe Twin Twin, lanterne rouge en 2014. Parmi les concurrents les plus attendus cette année figurait le groupe punk-rock finlandais PKN.

Mais cet ensemble, dont les membres ont en commun de souffrir d'un handicap mental, n'a pas passé la barre de la première demi-finale mardi soir. Leur chanson était la plus courte du concours -84 secondes-, mais aucune ne dépassera trois minutes: c'est le règlement.

Conchita Wurst, le retour

L'an dernier, c'est l'Autrichien Conchita Wurst qui l'avait emporté. Vienne accueille donc le 60e concours en vertu de la règle qui fait du pays vainqueur l'organisateur du concours suivant. On retrouvera la diva barbue samedi pour une brève interview de chaque concurrent à sa descente de scène.

Conchita Wurst, devenue une icône et une porte-parole internationale des droits gays, lesbiens et transgenres, interprètera aussi un extrait de son premier album, sorti opportunément quelques jours avant la compétition.

Depuis ses débuts en 1955, l'Eurovision a aidé à lancer quelques grands noms de la variété mondiale, d'ABBA à Céline Dion en passant par Cliff Richard ou Olivia Newton-John. Parmi les téléspectateurs du monde francophone, les vétérans se souviennent aussi que France Gall avait gagné l'Eurovision en 1965 avec une chanson de Serge Gainsbourg, "Poupée de cire, poupée de son", qui avait connu un succès planétaire.

Boom-Bang-A-Bang et Lalala

En 60 éditions, l'Eurovision a vu toutefois défiler bien moins de classiques que de chansonnettes sans prétention, jouant la carte de la bonne humeur un peu naïve et, souvent, du second degré. Elles étaient certes périssables, et seuls les plus passionnés se rappellent de titres tels que "Diggy-Loo Diggi-Ley", "Boom-Bang-A-Bang" ou "Lalala".

Si les bluettes à grand renfort de violons s'empilent au palmarès, les bizarreries ont aussi toujours eu leur place au programme. Les six grand-mères russes de 2012 en sont un exemple récent parmi tant d'autres. Les favoris cette année sont d'abord le chanteur suédois Mans Zelmerlow et l'ensemble italien "pop opéra" Il Volo. La Russe Polina Gagarina, bien que sans rapport avec le premier homme dans l'espace, visera elle aussi le firmament, tout comme le duo estonien Stig Rästa et Elina Born. Les parieurs audacieux miseront sur le Portugal ou Saint-Marin, à la cote vertigineuse de 969 contre 1.

Le vainqueur sera désigné pour moitié par un vote du public et pour l'autre moitié par des jurys professionnels. Ni l'un ni l'autre de ces collèges ne pourra voter pour le candidat de son pays. La soirée devrait coûter un peu moins de 37 millions d'euros, dont la télévision publique autrichienne ORF et la municipalité de Vienne prendront la plus grande part. C'est bien moins que les 60 millions d'euros dépensés par l'Azerbaïdjan pour le concours de 2012.

Le producteur exécutif autrichien Edgar Böhm promet une soirée enrichie d'"une pincée d'humour". "Nous ne voulons pas nous prendre trop au sérieux, mais plutôt nous présenter comme un pays sympathique", dit-il: "J'espère qu'il y aura beaucoup de rires".

(Source AFP)